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MORT DE JOHN SINGLETON, LE CINÉASTE AFRO-AMERICAIN LE PLUS DOUÉ DE SA GÉNÉRATION.

MORT DE JOHN SINGLETON, LE CINÉASTE AFRO-AMERICAIN LE PLUS DOUÉ DE SA GÉNÉRATION.

La mort du réalisateur afro-américain John Singleton victime d’un avc le 29 Avril marque la fin d’une époque. Celle des années 90 où une nouvelle vague de jeunes cinéastes noirs américains avaient secoué Hollywood en changeant le regard sur les Noirs dans le cinéma américain. Influencé et adoubé par Spike Lee, John Singleton en était le chef de file avec son premier long-métrage « Boyz N The Hood ». Présenté au Festival de Cannes en 1991 dans la catégorie Un Certain Regard, le film faisait sensation sur la croisette et révélait un réalisateur de génie, car pour la première fois à l’écran dans ce drame social et racial, on voyait raconter l’histoire d’une jeunesse afro-américaine désoeuvrée et minée par la guerre des gangs, le «black on black crime » et les violences policières dans les quartiers noirs américains de manière frontale et intense. « Boyz N The Hood » était tellement ancré dans la réalité des ghettos noirs américains qu’au moment de sa sortie aux Etats-Unis et quelques mois après la vidéo de Rodney King, il déclenchait des émeutes dans certains quartiers. Le film de Singleton qui se passait dans le quartier de South Central à Los Angeles allait révéler toute une génération d’acteurs et d’actrices, le rappeur Ice Cube, Cuba Gooding Jr, Regina King, Nia Long, Morris Chestnut et permettre à Larry Fishburne et Angela Bassett de voir leur carrière prendre une autre dimension. Avec « Boyz N The Hood », John Singleton devenait le premier réalisateur afro-américain nommé comme meilleur réalisateur aux Oscars mais aussi à 23 ans le plus jeune dans cette catégorie. Le succès du film allait ouvrir la voie à d’autres réalisateurs tels que les frères Hughes et F. Gary Gray, car Hollywood avait bien compris qu’il y avait un public pour ce genre de film. Singleton devenait la nouvelle coqueluche à Hollywood, il a profité de cette opportunité pour réaliser le clip de « Remember The Time » de Michael Jackson au casting prestigieux ( avec le mannequin Iman, Eddie Murphy et l’ancien basketteur Magic Johnson). Pour son deuxième film « Poetic Justice »(1993), un mellow urbain sur le « black love », John Singleton faisait appel à Janet Jackson et Tupac Shakur pour jouer les premiers rôles de cette romance. Le film avait permis à Janet d’être nommée aux Oscars pour la chanson originale « Again ». Avec « Higher Learning »(1995), Singleton explorait les différences culturelles et identitaires entre des étudiants dans une université américaine. Le film venait boucler une première étape dans sa carrière sur cette jeunesse afro-américaine issue des quartiers défavorisés et qui avait des difficultés à s’intégrer dans une société violente et raciste. En 1997, John Singleton réalisait « Rosewood » (inédit en France), l’histoire vraie du massacre de nombreux afro-américains en 1923 dans la ville de Rosewood en Floride. Le film fut un échec commercial et allait compliquer les prochains projets du cinéaste, car hormis Baby Boy (2001), qui révélait l’actrice Taraji P. Henson et l’acteur/chanteur Tyrese Gibson dans le rôle d’un jeune adulte qui refusait de grandir, le réalisateur succombait aux sirènes des studios de Hollywood. Le remake de « Shaft » que John Singleton réalisait en 2000 avec Samuel L. Jackson était le dernier film dont il aura encore le contrôle artistique. Il allait se perdre en réalisant « 2 Fast 2 Furious »(2003) son plus gros succès au box-office, « Four Brothers » (2005) et surtout « Abduction » (2011) un navet qui sera sa dernière réalisation au cinéma. John Singleton rebondissait en tant que producteur avec le film « Hustle And Flow » (2005) de Craig Brewer et la série « Snowfall »(depuis 2017) sur le traffic de drogue dans le South Central des années 80 dont il était aussi le co-créateur. Le réalisateur avait comme projet de porter à l’écran l’histoire de Emmett Till, jeune afro-américain qui fut assassiné par des Blancs en 1955 dans le Mississippi, avec Taraji P. Henson et produit par Steven Spielberg. En l’espace d’un mois, après le meurtre du rappeur Nipsey Hussle, les quartiers afro-américains de Los Angeles perdent à nouveau l’un de leurs fils dont il faisait aussi leur fierté.

PAR CONAKRYLEMAG.COM
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