Organiser la CAN devrait être pour la Guinée en période de transition politique, une histoire de course de fond et non de vitesse.
L’organisation d’une coupe d’Afrique de nations ne s’improvise pas, la Confédération africaine de football ne le permettra même pas. C’est bien beau de vouloir vaille que vaille honorer, tenir les engagements de la Guinée, d’offrir cet événement sportif majeur aux guinéens qui l’attendent depuis sa création dans les années 50. Mais, entre le rêve, l’envie et le concret, l’évidence, la réalité, le choix devrait vite se faire par les autorités de la transition guinéenne.
Dans l’état actuel de choses, ça sonne comme un rêve de penser qu’en deux ans, la Guinée pourrait remplir le lourd, exigeant cahier de charge de la CAF et organiser la CAN sans encombre. Sauver la fierté guinéenne, c’est de l’éviter d’échouer là où des pays comme le Mali, le Burkina, le Sénégal…s’en sont sortis avec brio. Reculer pour mieux sauter c’est la marque de tous les grands athlètes avertis, n’est-ce pas ?
Le CNRD ne devrait pas se sentir directement responsable des manquements actuels de la Guinée. Tout le monde sait que les responsables, les comptables de cette regrettable situation sont les anciennes autorités du pays.
La détermination, la volonté seules ne suffiront pas aux autorités actuelles pour relever ce défi. La Guinée a donc tout à gagner à réaliser l’évidence et demander à la CAF de trouver un pays de substitut à l’organisation de la CAN 2025.
D’ailleurs, à mon humble avis, un pays en situation de transition politique comme la Guinée où aucune infrastructure de base n’existe quasiment, n’a pas vocation à organiser dans l’immédiat un tel événement
L’urgent, l’impératif, le plus important c’est finaliser rapidement le programme de refondation du pays, le relever en mettant ses institutions politiques sur les rails. Les autorités élues qui arriveront après s’attèleront à la concrétisation de ce rêve, de ce défi pour la Guinée.
La Guinée a plus à perdre en organisant mal la CAN après des longues années d’attentes, que de demander son report pour mieux se préparer. Faire du forcing, c’est ouvrir la perspective d’un inévitable fiasco avec des conséquences politiques, économiques et sportives insondables.
Actuellement, tous les corrompus et corrupteurs affûtent leurs armes pour pousser les autorités de la transition à la faute. Ils aiment qu’un pays soit acculé de cette façon pour venir en sauveurs et amasser de l’argent avant de disparaître dans la nature.
Sow Boubacar, Switzerland 🇨🇭
— conakrylemag