
Un jour
J’ai demandé au soleil
Pourquoi il ne se faisait jamais surprendre par la lune
Le soleil m’a dit qu’il n’y a que ceux qui veulent exposer leur nudité qui acceptent de dormir dans les draps soyeux de la victoire
Un autre jour
J’ai demandé à la lune
Pourquoi sa course contre le soleil est sans fin
La lune m’a répondu que celui qui se plaît à contempler la beauté de sa conquête
Perdra toujours les surprises que le chemin infini de la marche peut lui offrir
Alors j’ai demandé à mon âme
Pourquoi elle se laisserait séduire par la mort
Elle me dit que la seule certitude qui demeure dans nos vies
C’est que, elle, ne déçoit pas et que jamais elle ne ratera la danse qu’elle nous réserve
Alors vous qui me lisez
Vivez
Vivons
Ne nous laissons pas surprendre
N’arrêtons pas notre course
Parce que l’unique vérité qui toise chacun de nous en ce monde
C’est l’incertitude de la vie
Parfois il peut arriver qu’on s’égare
Ce n’est qu’une impression
Puisque l’égarement
C’est le nom que donnent les résignés à leur lâcheté
Parce que l’égarement
Est l’improbable étoile polaire
Qui nous permet de mieux apprendre
De nous-mêmes
De nos folies
De nos ambitions
De nos rêveries
(Par Souleymane Thiâ’nguel Bah)