POLLUTION DE LA QUALITÉ DE L’AIR EN GUINÉE (les 20 et 21 février 2021). UN DOCUMENT PRODUIT PAR LA DIRECTION CHARGÉE DE LA POLLUTION NUISANCES ET CHANGEMENT CLIMATIQUE.
- CONSTATS
Dans les journées du samedi 20 février 2021 et du dimanche 21/02/2021, il a été constaté un phénomène inhabituel de charge de l’atmosphère par des particules fines de poussières qui a été caractérisé par une réduction sensible de la visibilité, des effets du rayonnement solaire et de la forte ventilation.
Par rapport à ces constats, le Laboratoire d’Analyses Environnementales du Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts a appelé quelques autorités et citoyens de Kindia, Labé, Télimélé, Boké, Kamsar, Sangarédi, Boffa, Siguiri, Kissidougou, Fria, Faranah et Kérouané en plus des visites de constats à Tanènè (Dubréka) et à Coyah centre ainsi que les mesures in situ effectuées à Kagbélén et à Sangoyah terrain.
Les mêmes constats ont été faits dans toutes les localités citées ci-haut entre 15 heures et 17 heures du 20/02/2021 à l’exception de Kissidougou où il pleuvait et à Faranah où le soleil se faisait de plus en plus voir aux environs de 16 heures. Les grandes pluies de Kissidougou seraient probablement la cause de cet épurement atmosphérique avec des vents de plus en plus forts.
Les mesures faites par la station fixe de contrôle de la qualité de l’air de l’Ambassade des Etats Unis d’Amérique en Guinée (https://air.plumelabs.com/pollution-de-lair-a-Conakry-aac1) qui ne mesure que les particules fines de 2.5 µm, à 19 heures du samedi 20/02/2021, la quantité de PM2.5 reçue sur le site de Koloma à Conakry était jugée « très élevée » avec 482 µg/m3 pour une valeur-limite de 75 µg/m3 (OMS) et cela pourrait continuer avant de décliner les jours qui suivent.
La même source indique que le dimanche 21/02/2021 à 13 heures 00 les pollutions de l’air en terme de PM2.5 dans certaines localités de la Guinée sont suivantes :
Kindia : Excessive ;
Kankan : Très élevé ;
N’zérékoré : Modérée et ;
Camayenne (Conakry) : Extrême.
Aspects de la ville de Conakry et ses environs le 21/02/2021 à 13 heures.
Mesures
Le Laboratoire d’Analyses Environnementales (LAE) du MEEF a effectué des mesures ce dimanche 21/02/2021 sur deux (2) sites différents et les résultats sont les suivants :
Stade de Sangoyah (9° 37.771’N, 13° 34.774’W)
Heure de la mesure : 12 heures 27.
PM10 = 815.4 µg/m3 pour une norme de 150 µg/m3.
PM2.5 = 722.8 µg/m3 pour une norme de 75 µg/m3.
Retenons : Les particules en suspension en cette période de pollution sont responsables de ces niveaux atteints avec un vent de 0.8 m/s allant du Sud vers le Nord.
Kagbélén (9° 44.241’N, 13° 30.247’W)
Heure des mesures : 13 heures 43.
PM10 = 1253.6 µg/m3 pour une norme de 150 µg/m3.
PM2.5 = 717.8 µg/m3 pour une norme de 75 µg/m3.
Retenons : A ce niveau, les impacts cumulatifs liés au trafic routiers, aux débarquements et embarquements de sables et aux rejets industriels ne sont pas à négliger avec l’existence des cimentiers dans la zone et les vents de 0.6 m/s venant du Sud-Ouest vers le Nord-Est.
- Différents types de particules de poussières et leurs significations
Selon la nomenclature actuelle, quatre (4) types de particules fines de poussières existent à savoir :
TSP : Particules de poussières totales dont le diamètre est supérieur à 10 µm (micromètre) ;
PM10 : Particules dont le diamètre est inférieur à 10 µm (micromètre) ;
PM2.5 : Particules dont le diamètre est inférieur à 2.5 µm (micromètre) et ;
PM1 : Particules dont le diamètre est inférieur à 1 µm (micromètre).
Pour le moment seules les PM10 et PM2.5 possèdent des normes d’émissions élaborées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et qui nous intéresseront pour ce cas de pollution.
- CAUSES
Les causes liées à cette présence massive de particules de poussières dans l’atmosphère à Conakry sont de deux (2) ordres qui sont : les activités anthropiques de l’Homme et les causes naturelles.
3.1. CAUSES ANTHROPIQUES
Les feux de brousses, les trafics routiers, l’exploitation minière à ciel ouvert, la source d’énergie thermique, les travaux de constructions routières, etc. sont des activités pouvant générer de grandes quantités de particules de poussières de différentes dimensions.
3.2. CAUSES NATURELLES
Du début à cette fin de la période d’harmattan une forte quantité de particules de poussières fut transportée par les vents violents du Sahara (nord) vers le sud du continent africain dont certaines, compte tenu de leurs poids se sont très vite déposées non loin de leurs sources (PM10 par exemple) et celles à faibles diamètres et très légères ont été transportées sur une très grande distance et se sont accumulées dans l’atmosphère suite à la rencontre, en cette fin de l’harmattan du vent sec et chaud du continent (harmattan) et du vent humide provenant de l’océan atlantique (mousson).
Cette rencontre de vents a généré par endroits des tourbillons qui ont favorisé la dispersion des particules de poussières à cause des vents violents.
Par contre, avec l’avancée de la mousson vers le continent au détriment de l’harmattan, il y a eu une diminution de la vitesse des vents de part et d’autre, favorisant ainsi l’agglomération des particules de poussières et empêchant toute pénétration de rayons solaires pour augmenter le volume d’air à la surface de la terre et favoriser la forte ventilation pour pouvoir transporter ces particules fines plus loin.
- CONCLUSION
Vu les constats et les résultats des différentes mesures, il convient de retenir que cette pollution atmosphérique est un phénomène passager et qu’aucune activité anthropique n’est majoritairement responsable de cette présence excessive de particules de poussières dans l’atmosphère du pays.
— conakrylemag