L’explication avancée par les autorités guinéennes, attribuant la restriction de l’accès à internet à des problèmes techniques liés au câble sous-marin, ne tient pas la route. Historiquement, en cas de dysfonctionnement ou de travaux de maintenance sur le câble, la GUILAB (Guinea International Long Distance Operator) et les fournisseurs d’accès internet ont toujours informé le public en amont. Un précédent notable s’est produit en juillet 2023, où une communication claire avait été établie concernant les travaux sur le câble.
Cette transparence passée contraste fortement avec la situation actuelle, où aucune information officielle n’a été fournie pour expliquer les perturbations actuelles de l’accès à internet. Cette absence de communication suggère que les raisons de cette coupure sont d’une nature différente, probablement liées à des décisions politiques plutôt qu’à des problèmes techniques.
Il est essentiel de questionner et de critiquer cette approche, car elle semble être une tentative délibérée de limiter la libre circulation de l’information et de réprimer la liberté d’expression. Dans un contexte où l’internet joue un rôle crucial dans la vie quotidienne des citoyens, en termes d’accès à l’information, d’éducation, de commerce et de communication, de telles restrictions non justifiées sont non seulement inacceptables, mais elles portent également atteinte aux droits fondamentaux des individus.
Face à cette situation, il est impératif que les organisations internationales, les défenseurs des droits de l’homme et la communauté internationale dans son ensemble exigent des explications claires et poussent à un rétablissement rapide et inconditionnel de l’accès à internet en Guinée. La transparence et le respect des droits fondamentaux doivent être au cœur des actions des gouvernements, et toute déviation de cette norme doit être vigoureusement contestée.
Binta Barry pour conakrylemag.com
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