L’affaire des diplômes invalides à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia a éclaté au grand jour, révélant l’implication de plus de 6000 documents académiques. Lors d’une conférence de presse tenue le 8 février dans l’amphithéâtre Djibril Tamsir Niane, les responsables de l’université ont détaillé l’ampleur de cette problématique touchant les diplômés de la 14ème promotion de 2024. Ils ont également présenté un plan d’action, élaboré en collaboration avec le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, pour récupérer les diplômes erronés distribués aux récents diplômés.
Le décompte précis révèle que 6592 diplômes sont affectés, répartis selon différentes distinctions académiques. Parmi eux, 1008 diplômes, représentant 15,29 %, ont été attribués avec la mention « Très bien », 5149, soit 78,11 %, avec la mention « Bien », et 435, ou 6,72 %, avec la mention « Passable ». Ces distinctions étaient basées sur un règlement obsolète de 2007, a expliqué le responsable de la scolarité de l’établissement.
L’origine de cette erreur massive réside dans la gestion des bases de données de l’université. À leur arrivée, les responsables ont découvert l’existence de deux systèmes de gestion automatisée des étudiants : l’un, ancien, basé sur Microsoft Access, et l’autre, plus récent, sur une plateforme web. Le système basé sur Access a été critiqué pour sa non-fiabilité et sa dépendance à l’environnement logiciel, malgré la gestion de plus de 200 000 étudiants depuis 2005.
Le recteur de l’université a souligné l’incohérence entre les mentions attribuées et les visas apposés sur les diplômes, résultant d’une discordance entre les bases de données conformes au règlement de 2007 et celles alignées sur la réglementation de 2019. Cette situation a conduit à la décision de rappeler les diplômes pour corriger les incohérences, dans un souci de responsabilité envers l’avenir professionnel des étudiants.
Le Pr Daniel Lamah, recteur, et le Dr Facinet Conté, Secrétaire Général du ministère, ont exhorté les étudiants à retourner leurs diplômes pour rectification, sous peine de voir ces documents déclarés nuls. Des mesures sévères ont été annoncées à l’encontre des étudiants qui refuseraient de se conformer à cette directive, soulignant la gravité de la situation et l’engagement de l’université à préserver l’intégrité de ses qualifications académiques.
Par Binta Barry pour conakrylemag.com
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