
Je voudrais vous parler ce dimanche soir d’un phénomène de société. Femmes ou hommes, regardez autour de vous ! Observez surtout les têtes des dames et des demoiselles africaines.
Vous verrez toute sortes de postiches. Mèches, tissages, chevelures brésiliennes, il y en a pour tous les dégoûts. Outre le coût financier de ces coiffures, ce qui choque, c’est de voir chacune s’acharner à exhiber des chevelures singeant très maladroitement les femmes blanches. C’est sérieux. Et il faut mettre cela au même niveau que la dépigmentation des mélanodermes.
C’est une véritable honte. Je ne saurais dire d’où nous vient cette mode funeste. Mais je déplore ces parures qui sont, en définitive, la négation de la nature nègre. Si nous en arrivons à vouloir gommer nous-mêmes l’image de l’homme noir, il faudrait s’interroger. Cela relève de la psychiatrie. Des gens se font du fric en nous incitant à ce genre de bêtises. Nous l’acceptons, nous l’intériorisons, et après nous allons nous plaindre si les autres nous méprisent.
Je pourrais continuer longtemps ainsi. Et croyez-moi, je ne suis pas le seul à faire cette remarque et à s’en offusquer. Si l’Africain n’est pas fier par lui-même de sa nature, c’est à désespérer. Ce n’est pas la peine que des chanteurs s’égosillent sur les podiums. Les journalistes et les scribouillards de toutes sortes peuvent déposer leurs stylos.
Pardonnez-moi, mais il faut bien quelqu’un pour oser le dire. Il est vrai que dans le mot culture il y a ture, mais quand même ! Bien, le monde est parfait et Canal jubile.
Abdoulaye Sankara Abou Maco journaliste écrivain
— conakrylemag