La situation politique guinéenne par Hasmiou Diallo

La situation politique guinéenne. Une analyse est proposée quant à l’intention d’Alpha Condé, ami intime de Bernard Kouchner et de Vincent Bolloré, de briguer un troisième mandat en 2020.

Après deux mandats menés successivement, cet homme aspire aujourd’hui à un troisième mandat présidentiel, malgré que la Constitution Guinéenne n’en autorise qu’un seul renouvellement. Fondée sur des principes républicains fondamentaux, la Constitution Guinéenne précise, en son article 27, que nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels, qu’ils soient consécutifs ou non.

Le président de la République peut ainsi exercer un mandat de 5 ans renouvelable une fois. Alpha Condé ne manque alors pas d’audace d’espérer pouvoir falsifier ainsi la Constitution Guinéenne car il n’est pas clair dans ses propos.

Suite à son investiture, en 2010, Alpha Condé a réussi à imposer son idéologie politique, malgré la force d’opposition qui s’opposait à lui. L’homme méprise ses opposants, et place sous ses ordres de nombreux responsables politiques qui sont aujourd’hui proches de son idéologie. Il s’entoure très rapidement de soutiens, recomposant la classe politique et l’Armée, et condamne ses opposants. Malgré la présence de quelques forts opposants, très vite contraints à l’exil, la classe politique guinéenne se soumet, démontrant de sa faiblesse.

Alors que, diplômé de l’université française la Sorbonne, Alpha Condé était pressenti par le peuple guinéen comme un président démocrate, lors de sa candidature pour un premier mandat, il s’est rapidement avéré en être son oppresseur. Il s’est imposé dans toutes les affaires du pays, confondant pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, et a usurpé un deuxième mandat au peuple guinéen.

D’autre part, ses discours fielleux, hostiles à l’harmonie des peuples et des communautés, diviseurs, visent à la rupture ethnique et abondent de mensonges et fausses promesses. L’extension de l’accès à l’eau potable à tous les foyers guinéens, la gratuité de la césarienne, la promotion de l’éducation par la campagne « un étudiant une tablette » sont par exemple des engagements qui n’ont jamais été respectés.

Les sept années environ écoulées sous son gouvernement ont été désastreuses pour les guinéen(ne)s en termes de développement économique, de sécurité et de justice sociale. Depuis 2010, le pays connait une situation économique alarmante, des secteurs économiques affaiblis, une inflation galopante, des tensions ethniques croissantes, une injustice sociale importante et une insécurité aggravée.

On compte sur le territoire plus de motels de prostitution que d’écoles ou d’universités. Le système éducatif n’a d’ailleurs jamais été aussi pauvre et souffrant depuis l’indépendance de la Guinée. Le budget ministériel accordé à la Jeunesse et à l’Education est très faible, voire inexistant.

Les jeunes, désespérés par une vie sans perspective, soupirent à l’exil. La mauvaise gouvernance d’Alpha Condé se perçoit également à travers le taux record d’accidents routiers, qui relèvent de l’état catastrophique des routes. Pourtant à la charge de l’Etat, qui exploite les ressources du pays pour la construction de routes et leur entretien, elles sont gravement détériorées. La présence constante de déchets dans tous les quartiers de la capitale révèle également un état sanitaire du pays désastreux, reflétant le faible budget alloué par le gouvernement à l’Hygiène et la Santé.

Le bilan, qui peut être fait des mandats d’Alpha Condé, reflète son incapacité à diriger le pays. La gouvernance de cet ancien professeur devient de plus en plus inquiétante pour son peuple. Après son élection truquée en décembre 2015, cet homme n’hésitera pas pour un troisième mandat, à plonger son pays dans le chaos. En effet, il a déjà trahi son peuple, négociant, selon ses intérêts personnels, les ressources naturelles de la Guinée à des entreprises étrangères.

La Guinée, dont le sous-sol a longtemps été la cible de multinationales et lobbies occidentaux, est ainsi exploitée, sans que le peuple n’en perçoive les retombées, les contrats signés par Alpha Condé n’étant, de plus, évidemment pas disponibles pour consultation. L’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir, en 2010, ayant bénéficié à de nombreuses entreprises internationales, il est alors possible de penser que le maintien d’Alpha Condé au pouvoir est favorable à ces entreprises, qu’elles pourraient trouver avantage à ce que l’opposition politique de l’actuel président soit affaiblie.

Et malgré que le pays soit pillé de ses ressources par les puissances Européennes notamment, que l’implantation de cet homme permette leur exploitation par de nombreuses multinationales étrangères, Alpha Condé prononce, au Sommet de l’Union Africaine, un discours dans lequel il prône de « couper le cordon ombilical avec l’ancienne puissance coloniale [la France] » et dit ne plus vouloir « que l’occident nous dise ce que nous allons faire ». Cette apparition est une démonstration évidente de son mépris pour le peuple guinéen. Sa rencontre avec le président français François Hollande est sans aucun doute une preuve de sa démagogie envers l’Occident.

Il espère probablement qu’une fois de plus l’Union Africaine, l’Union Européenne et l’ONU n’interviennent pas lorsqu’il entamera une modification de la Constitution Guinéenne. Sa stratégie est pourtant simple : il s’entoure de groupes de soutien : magnats politiques et financiers, guinéens et occidentaux, qui lui apporteront bénédiction et/ou assistance dans son entreprise d’affaiblissement des leaders politiques d’opposition influents et de modification de la Constitution.

Bien qu’intolérable, la stratégie d’Alpha Condé pour effectuer un troisième mandat n’est pas vaine, le peuple guinéen se doit d’être attentif à ses agissements. En effet, appuyé de ses soutiens politiques, économiques, financiers et militaires, il pourrait parvenir à conserver le pouvoir. En effet, il tentera d’aller jusqu’au bout de ses prétentions afin de se maintenir au pouvoir.

Le peuple de Guinée doit, dès à présent, s’unir et refuser de ses politiciens qu’ils agissent en tyrans. Le peuple doit être souverain. Les reformes et lois doivent être éditées dans son intérêt et non pour des comptes personnels. Les dérives sociales doivent cesser. Pour cela, la seule solution accessible au Peuple Guinéen est de s’unir en un ‘‘NON’’ fort au troisième mandat de ce dictat.

 

Par Hasmiou Diallo, Analyste en Intelligence Economique et Stratégique

PAR CONAKRYLEMAG.COM

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