Stratégie de Répression de Doumbouya : Le Complot Comme Justification
Depuis son accession au pouvoir par un coup d’État en septembre 2021, le général Mamadi Doumbouya, autoproclamé chef de la junte en Guinée, semble instrumentaliser la menace de conspirations pour étouffer toute opposition et consolidations de son régime. Accusant des figures politiques et civiques, il s’attaque notamment à l’ancien président Alpha Condé, désormais exilé, ainsi qu’à de prétendus comploteurs comme Ibrahima Kalil Chérif, récemment extradé du Liberia.
Le discours officiel, ponctué d’accusations de recrutement de mercenaires et de déstabilisation, sert à justifier des mesures de répression croissantes. Selon les détracteurs du régime, ces manœuvres visent à marginaliser toute voix dissidente et à renforcer le contrôle de Doumbouya sur le pays. La diabolisation de figures politiques comme Condé permet au pouvoir en place de détourner l’attention des tensions sociales et des défis économiques internes. Pour les critiques, ces accusations répétées illustrent une peur enracinée dans le régime d’être contesté, légitimant une surveillance accrue et la suppression de libertés.
La question persiste : la menace perçue est-elle réelle ou orchestrée pour justifier un verrouillage du pouvoir par Doumbouya ? Le traitement de l’affaire Chérif soulève des interrogations sur l’équité des procédures et la conformité des extraditions aux normes internationales, soulignant un climat d’incertitude et de censure politique.
— conakrylemag