Il ne faut pas chercher plus loin. Toumba est coupable de tout, plus le reste. Même ce qu’il ne sait pas, c’est sa faute. Il ne fallait pas survivre. Dans notre belle Afrique, après les mêlées furieuses des militaires en politique, on ne juge que les survivants. Et les perdants.
Un militaire renégat qui flingue tout sur sa route et s’installe dans le fauteuil présidentiel, on se dispute ses faveurs.
Et on lui chante des louanges. Ceux qui sont morts pendant sa chevauchée vers le pouvoir, qui s’en soucie ? Il ne fallait pas être là. C’est tout.
Survivant et perdant à la fois, Toumba s’est mis dans un mauvais cas. C’était mieux de mourir. Bousillé dans la furie, si ça se trouve, on lui aurait même fabriqué une couronne de héros. Et lui, il s’est servi « des pieds que Dieu lui a donnés ». Mauvais choix !
Un coupable idéal. Cet homme est sans illusion sur son sort. Lui, les plaignants, le tribunal, ceux qui courent au spectacle, tout le monde connaît le verdict. Si ça se trouve, les papiers sont déjà prêts. Il ne manque que la signature et le cachet.
J’espère que vous saurez lire entre les lignes et comprendre, parce que ma satire va loin.
Par Abdoulaye Sankara Abou Maco
— conakrylemag