Tanatè ? Et Körö Alpha, il a augmenté le carburant ? On m’a dit qu’il a rejoint le Premier ministre français, Édouard Philippe, qui disait : « Aucune taxe ne mérite de mettre en danger l’unité de la Nation » et qui avait finalement suspendu la hausse de la taxe sur les carburants. Et kötö Cellou, il est enfin arrivé à Sékhoutouréyah, euh, à Tokonou ?
Et son diabète, il le gère comme moi je gère le mien ? Je vous pose toutes ces questions parce que j’étais confiné malgré moi pendant un bon moment. Je veux donc être à la page.
Attendez, c’était un confinement ulcéro-gastrique, rien à voir avec ce sacré petit virus sophistiqué qui nous emmerde depuis mars 2020. Ce virus n’aime pas la canicule, mais tout le monde attend la fin de la période de chaleur pour retrouver le sourire.
Plus rien ne va. Dans le maquis le plus proche de chez moi, à Pyabounyi, la Guiluxe se rafraîchit un jour sur deux. Lorsque des enfoirés ont gagné des sous bêtes à Guinée-Games et passent avant moi, il ne reste plus qu’à se faire servir le breuvage à la température cageot. Sans eau et sans jus, la vie ressemble à un purgatoire. Il paraît que cela fait déjà deux mois que ça dure.
C’est trop difficile à supporter. Surtout dans ce pays où la vie ressemblait déjà à l’enfer sur terre. En tout cas, on n’y est pas trop loin.
En cette période, les rats sont encore mieux que nous. Quand il fait trop chaud, ils peuvent au moins aller se réfugier dans un trou à la température bien conditionnée. Dans le clapier qui me sert de chambre, il faut être vraiment courageux pour y passer deux heures d’affilée. Je n’ose même pas vous révéler combien de degrés il fait là-dedans entre midi et 17 heures. Il y fait tellement chaud qu’on se croirait en RDC à Goma après l’éruption du volcan Nyiragongo le 22 mai dernier.
La nuit tombée, il faut fermer la porte et se trouver une place dans la cour pour espérer dormir quelques heures. Depuis plusieurs semaines, mes voisins et moi avons abandonné nos maisons pour vivre dehors, comme des clochards et des SDF dans notre cour. Enfin, dans la cour que nous louons avec notre propre argent. Mais cela n’empêche pas le concessionnaire de venir nous encaisser à chaque fin de mois. Que nous dormions à l’intérieur ou à l’extérieur, il s’en fout rondement. Tout ce qui l’intéresse, c’est qu’on paie jusqu’au dernier centime.
Quand je regarde la merde dans laquelle je me trouve tout en payant pour rien, je me demande si finalement un rat n’est pas plus heureux que moi. Lui au moins, il ne paie pas de loyer et son trou est toujours réfrigéré. En plus, il n’a pas un enfoiré de concessionnaire sur le dos.
Il ne paie ni de facture d’électricité qu’il n’a nullement consommée, encore moins celle de l’eau qui est aussi rare dans le robinet que le pipi d’un poulet. Tanatè ? Et Kassory ? Il a tout goupillé pour 2026 ? Il paraît que c’est verrouillé. Et quand c’est verrouillé ça donne ce que ça donne. Alors là, c’est moi qui mange mon piment dans ma propre bouche. Tanatè, Jean-Paul Sarr ?
PAR CONAKRYLEMAG.COM
Exprimez-vous ! Réagissez à cet article maintenant avec Facebook