
Mis à part l’évidence historique, deux témoignages majeurs nous permettent de prouver que Telli Diallo n’était pas à Conakry lors des événements de l’indépendance 1958.
Le premier est celui de son ancien collègue André Giresse qui, dans son ouvrage «seule la vérité blesse » paru chez Plon en 1987, retrace la réaction de Diallo Telly face aux résultats du référendum gaulliste en 1958.
Giresse raconte : « J’entends encore Diallo Telly, ancien élève de l’École nationale de la France d’outre-mer comme moi, désemparé en apprenant que la Guinée se prononçait contre la France, en septembre 1958. « Qu’est-ce que je vais devenir ? » Sanglotait-il sur le pont de la Concorde. « Je suis tout de même français à part entière ! ». Ce passage est une preuve éloquente de la position de ce grand intellectuel face à l’indépendance de son pays et à la libération de son peuple.
– Le deuxième témoignage est celui de sa femme. Oui, son épouse! Dans son entretien avec Paul Théa, Hadja Kadiatou Telly déclare:
Telly n’a pas voté au référendum, parce qu’on était en vacances dans les Alpes françaises au moment du référendum. Il était quand même venu rencontrer le Général Degaulle quand ce dernier avait fait sa visite Brazzaville-Dakar, mais après le passage de Degaulle, il est revenu avec nous dans les alpes… Nous en avons discuté longtemps, et il m’a dit: « si j’étais en Afrique, j’aurais voté OUI. Parce que je suis de l’administration coloniale, je sais de quoi ils sont capables. Celui des pays africains qui ira à l’indépendance, il le paiera très cher. Hadja Kadiatout Telly Diallo, la vidéo est accessible sur youtube;
Honnêtement parlant, l’homme fut un bon commis de l’administration coloniale, avant de répondre à la main tendue des Pères Fondateurs qui eux, avaient réussi à vaincre le colonialisme français. Je suis personnellement fier de l’avoir eu comme compatriote parce que son bilan à l’ONU est élogieux.
Mais le relier à l’indépendance guinéenne, c’est de faire tord à sa mémoire, parce que ça n’a pas été son choix. Nous avons l’obligation morale d’accepter et de respecter son choix, au lieu de chercher à user de ruses pour travestir la mémoire collective. La mémoire collective est au dessus de nos émotions personnelles, sauvegardons-la! Que son âme repose en paix