Tensions à la Maison Centrale de Conakry
Dans une démarche sans précédent, la Maison centrale de Conakry a été hermétiquement close ce mardi 21 novembre 2023, conséquence directe d’une tension sécuritaire exacerbée depuis l’évasion spectaculaire survenue le 4 novembre dernier. Parmi les fugitifs, figurent des accusés clés du procès du 28 septembre 2009, dont l’ancien leader de la junte, Dadis Camara.
Le dispositif habituel de sécurité a été entièrement revu, les gardes pénitentiaires ayant été remplacés par des gendarmes sur ordre direct du directeur national de l’administration pénitentiaire. Les détentions sont placées sous un verrouillage total, provoquant une révolte palpable parmi les détenus, comme l’a révélé une source très proche de la maison centrale de Coronthie.
L’élément déclencheur de cette agitation a été l’interception, par les gardes pénitentiaires, d’un gendarme en possession d’un téléphone caché dans du pain destiné à un détenu. Ce dernier a été remis à sa hiérarchie sans que le ministre de la justice ne soit immédiatement informé. La réaction du ministre, une fois au courant, a été rapide et sans appel, exigeant que le gendarme et l’appareil soient mis à sa disposition.
Depuis lors, les portes de la prison restent closes, avec des détenus privés de nourriture matinale et d’accès aux commodités élémentaires, exacerbant la tension au sein de l’établissement. Des sources confirment que les détenus n’ont toujours pas reçu de petit déjeuner, malgré la présence de malades parmi eux, et restent confinés sans possibilité de sortir pour les besoins essentiels, ce qui attise leur mécontentement.
Cette situation alarmante soulève des questions pressantes sur la sécurité et le bien-être des prisonniers, ainsi que sur les mesures prises par les autorités pour maintenir l’ordre et la discipline dans l’une des prisons les plus notoires de la région.
— conakrylemag