Tout porte à croire que la Guinée est devenue un véritable marché pour les prestataires en soins de santé des autres pays du continent. En effet, lorsqu’on s’embarque de Conakry pour Dakar, Casablanca ou Tunis, il est très courant de constater que plusieurs passagers du vol sont des patients en voyage sanitaire.
Cette situation donne l’impression que ces lignes aériennes sont surtout rentables grâce à une étude de marché faite par les professionnels de santé de ces pays sur les besoins sanitaires de nos concitoyens.
Évidemment avec la qualité approximative des diagnostics médicaux, les médicaments contrefaits, la consommation des mauvais aliments, l’insalubrité et la pollution, il y a de quoi spéculer sur la prolifération de plusieurs types de maladie en Guinée. Donc il est compréhensible qu’ils en profitent pour en faire une opportunité de rentabilité économique et de domination (collecte et conservation des données).
D’après plusieurs témoignages, certaines cliniques privées auraient même des réseaux informels de “démarcheurs” pour les aider à puiser au maximum dans le “vivier” des patients Guinéens. C’est une sorte de stratégie subtile pour s’attirer la clientèle à travers des conseils et recommandations prodigués par des relais locaux dont le langage courant est “Allez à Dakar, Tunis ou Casa pour voir…”
En fait, ces voyages sanitaires représentent une mane financière importante qui fuit notre économie pour alimenter celle des autres. Cela se fait à travers les dirigeants à la charge de l’État et les particuliers à la charge d’un parent ou proche travaillant à l’extérieur ou au pays.
Par exemple, un patient accompagné qui va se soigner en Tunisie, dépense doublement sur les billets d’avion, le logement, les frais de consultation et de traitement, les médicaments, la restauration, les déplacements etc. Ainsi, de la compagnie aérienne Tunis Air à la dernière course de taxi, il dépense dans l’économie Tunisienne au détriment de celle de son pays.
Comme quoi, gouverner c’est anticiper les besoins et préparer les offres correspondantes.
Aliou BAH
#MoDeL
— conakrylemag