Un constat fort regrettable. L’envahissement du débat public par des « déchets » n’est pas nouveau en lui-même. On l’a également constaté à une certaine époque. Cette « littérature » de caniveau, auparavant supportée par des tracts et feuilles volantes, dans un environnement répressif, disparaissait des circuits au bout de quelques mois. Mais de nos jours, il n’en va plus de même avec les réseaux sociaux, les facilités de remise en circuit et les viralités qu’ils offrent, dans un environnement de liberté d’expression. Les acquis d’ordre éthique et déontologique de la presse traditionnelle ne sont pas et ne peuvent pas être automatiquement transposés à cette presse en roue libre, sans frontières et sans balises autres que celles intrinsèques à celui qui prend la parole. Cette « littérature » est ainsi devenue persistante, à côté des canulars et des fausses informations, avec ses « héros » ou ses « Zéhéro » qui ne sont « pas n’importe qui », papillonnant d’un type de média à un autre, se réalimentant mutuellement avec la même facilité. Et de façon courante, au lieu de s’élever pour raisonner un tant soit peu ces espaces et la masse de scribouillards qui y pullulent, certains intellectuels et professionnels se laissent eux-mêmes tirer vers le bas, y compris sur la réalité des faits qu’on jure sacrés… Bref, tout se passe comme si on jouait à s’abêtir à qui mieux mieux pendant que le monde avance. Et c’est bien dommage.
— conakrylemag