
Arabakhi di ? Tanatè ? Caramba ! elle a osé me faire ça. Cette fois-ci, je n’étais pas prêt à laisser passer cette connerie à laquelle ces veilles rombières de serveuses nous ont habitués depuis des années maintenant.
La meuf m’a supplié pour que je lui offre une bière qu’elle m’a toujours demandée et que j’ai toujours refusée. Mais ce lundi d’après Tabaski, j’étais particulièrement de bonne humeur.
Mieux, ma poche droite était plus lourde de feuilles que d’habitude. Alors j’ai décidé, en toute souveraineté et en connaissance de cause d’être généreux, ne serait-ce qu’une fois.
Je n’aurai pas dû vouloir partager une partie de plaisir avec cette vieillesse de gonzesse. Elle m’a donné l’impression qu’elle avait soif de bière.
Mais en réalité, c’était seulement mes sous qui l’intéressaient. Comme elle me prenait pour un con, alors elle a fait venir normalement une bière, avec la facture qui l’accompagne.
Elle a même posé la bouteille sur la table, devant moi. Comme pour me prouver qu’elle était prête pour me tenir compagnie. Mais dès que je me suis levé pour aller traire ma vache au pissoir, la go, elle, a disparu avec son breuvage.
En fait, elle voulait simplement me flatter. Et lorsque mon attention serait détournée, elle irait tranquillement échanger la bière contre de l’argent. C’est un mode opératoire qui m’était familier. Sauf que aujourd’hui-là, je ne m’y attendais pas. J’ai pensé qu’enfin, je pouvais me permettre de furtifs bons moments avec la serveuse moyennant une généreuse bière moussante. Je n’ai eu que me yeux pour le regretter.
Je me suis retrouvé comme un pauvre con à qui on soutire des sous avec son consentement.
A défaut de la compagnie marchande de la serveuse ingrate, je me suis rabattue sur ma bouteille de Guiluxe. Elle au moins, elle ne m’a pas filé entre les doigts.
Elle est restée-là, transpirante et prête à m’offrir, voluptueusement, tout le plaisir que j’attendais d’elle. Son honnêteté et sa fidélité ne m’ont jamais fait défaut.
Rien qu’à penser que j’aurais pu m’offrir deux fois plus de plaisir plutôt que de me coltiner cette vieille escroc de serveuse, j’ai mille raison de lui dire d’aller se faire cuire un oeuf. Tanatè ?