En huit ans et quelques mois de gouvernance du Professeur Alpha Condé, c’est la première fois, à notre connaissance, que des cadres des cadres de l’État sont relevés de leurs fonctions pour malversations financières. Il s’agit du directeur général de l’office guinéen des chargeurs Sekou Camara et le directeur général de l’office guinéen des publicités Paul Moussa Diawara.
Comme par hasard, cela intervient juste après l’entrée en fonction de IKF Ibrahima Kassory Fofana comme Premier ministre. C’est un signal fort à l’endroit de tous ceux qui peuvent être amenés à penser qu’être de la mouvance présidentielle est une protection ou un refuge leur permettant d’échapper à des poursuites judiciaires en cas d’infraction à la loi.
Il est cependant extrêmement important de noter et de souligner qu’en dépit de l’accusation de « malversations financières » telle qu’indiquée dans le décret qui révoque ces deux cadres, ils sont présumés innocents. La charge de la preuve de leur culpabilité incombera au ministère public en cas de procès. C’est une règle élémentaire mais essentielle de notre procédure pénale.
Mais pour ne pas que cette affaire apparaisse aux yeux de l’opinion comme une sorte de règlement de comptes ou un feu de paille, il faudra aller au-delà en prenant des mesures par rapport par exemple aux surfacturations, aux prises illégales d’intérêt, aux conflits d’intérêts, au phénomène des prête-nom sans compter la corruption.