Descente Des Forces Spéciales en Guinée : Accusations de Vol et Désolation à Coléah
Dans la commune de Matam, l’écho des portes défoncées résonne encore. Lundi dernier, le calme des quartiers Coléah et Mafanco a été brutalement interrompu par une opération des forces spéciales guinéennes. La raison : une traque des complices d’une évasion spectaculaire de la maison centrale, deux jours auparavant.
Les habitants racontent une descente musclée. À Coléah, des témoins accusent les soldats d’avoir emporté une importante somme d’argent. Des récits glaçants émergent, détaillant comment les agents ont procédé à des fouilles en intimidant les résidents, allant jusqu’à s’approprier l’argent d’une tontine, une forme de microfinance communautaire.
Les victimes, désemparées, dépeignent une scène de chaos : des maisons saccagées, des économies envolées et un sentiment d’impunité face à l’absence de recours. Le chef de la mission militaire nie toute malversation, rompant tout contact avec les résidents lésés qui ont dû se tourner vers leur avocat pour chercher justice.
Pendant ce temps, à Mafanco, l’opération semble s’être déroulée sans incident, selon des témoins sur place. Les forces ont exécuté une fouille systématique, sans bavure ni intrusion dans les domiciles des citoyens, une disparité de conduite qui soulève des questions sur l’uniformité des procédures et la discipline au sein de l’unité d’élite de l’armée.
Cet événement souligne une tension palpable entre la population et les forces de l’ordre, où la frontière entre sécurité et violation des droits semble s’effriter. Alors que l’enquête continue, les habitants de Coléah attendent des réponses, et plus encore, une restitution de ce qui leur a été pris.
Ousmane Sylla pour conakrylemag.com