Justice et Droit

JUSTICE Corruption de certains magistrats Une ONG va lutter contre ce fléau

Certaines épreuves de la vie motivent à faire changer les choses. Soit la première personne concernée prend sur elle l’engagement d’expliquer son «cas particulier» au public pour faire partager son amère ou riche expérience et aider à faire avancer les bonnes pratiques et comportements en société, soit d’autres s’en occupent, prennent les devants, s’organisent, ameutent les âmes sensibles et rassemblent les bonnes volontés sur son «cas» afin de contribuer à trouver le changement sinon la solution idoine d’intérêt général.

Ce long communiqué que nous vous invitons à lire ne vous laissera pas indifférent.

Lisez ! COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Un jour, une équipe de la Gendarmerie de Hamdalaye est arrivée à ma résidence. C’était en 2014. J’étais absent. Le Commandant m’a dit par téléphone avoir reçu une plainte contre moi et qu’en ce moment même ses hommes étaient à ma résidence.

Je lui ai dit que je ne tolérerai pas cette violation infondée de domicile. Il s’est excusé, m’a invité à me rendre à son bureau le lendemain et promis d’ordonner à ses hommes de quitter immédiatement ma résidence. Quand je suis allé à la Gendarmerie le lendemain, le Commandant m’a dit : « Voici la fille qui a porté plainte contre vous. Elle dit que vous l’avez enceintée. Est-ce que vous la connaissez ? » J’ai tourné la tête vers elle, je l’ai regardée pour la toute première fois de ma vie. J’ai répondu : « Je ne l’avais jamais vue avant aujourd’hui ».

Il a ajouté : « Pourtant, voici votre carte de visite qu’elle nous a donnée. Est-ce que c’est la vôtre ? » J’ai bien regardé, j’ai répondu : « Bien sûr c’est la mienne mais ce n’est pas moi qui la lui ai donnée. Je ne sais pas comment elle l’a eue ». Au terme de notre long entretien, le Commandant a dit qu’il n’y avait absolument rien contre moi et que, lui, il ne pouvait pas me poursuivre. Il m’a prié de rentrer chez moi.

Plus de deux semaines plus tard, le même Commandant m’a appelé au téléphone et dit qu’un Juge du Tribunal de Dixinn lui avait donné l’ordre de me conduire dans son bureau. Je me présente. Il m’emmène chez le Juge Sékouba Condé qui lui dit de me conduire chez le Procureur Sir Aboubacar Sylla. Une fois chez ce dernier, il nous est demandé de retourner chez le Juge. Nous nous exécutons. Le Juge explique que je suis poursuivi, non pas pour «grossesse» mais pour «viol» et ordonne à deux Agents de m’emmener à la prison centrale. très long et couteux défilé entre la prison centrale et le Tribunal commence.

En 42 jours d’incarcération, je suis venu au Tribunal 21 fois et chaque déplacement coutait à mes parents 500.000 FG appelés «Transport du détenu » mais directement versés au Juge. Je refusais toujours les exigences du Juge et appuyais mon refus en lui disant que ‘’je préfère mourir dans ma dignité que vivre dans la honte’’. Il s’énervait et me ramenait en prison. Mes parents ont envoyé les 5 millions. Le soi-disant père de la fille a exigé qu’ils envoient 10 millions. Ils ont accepté. Le Juge a demandé que je reconnaisse les accusations contre moi.

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J’ai refusé. Alors il a exigé que je m’engage à ne jamais poursuivre la fille. Sans discuter, je me suis engagé par écrit à ne jamais la poursuivre. Le soi-disant père de la fille a donné au Juge leur désistement signé par lui et sa fille. Soudain, un homme a fait irruption dans la salle et dit au Juge que le Procureur dit de venir tous dans son bureau immédiatement.

A notre arrivée, le Juge a fait le compte-rendu au Procureur en lui présentant les 10 millions et nos deux papiers (mon engagement à ne pas poursuivre la fille et son désistement à elle). Le procureur a demandé, d’abord tout doucement, à la fille et son soi-disant père : «C’est vous qui avez réclamé cet argent ?» Ils ont répondu : «Oui !» Il a demandé encore : «C’est vous qui avez écrit et signé ce désistement ?» Ils ont répondu: «Oui !»… Le procureur a longuement déploré l’acte et démontré qu’ils étaient des escrocs qui avaient menti pour m’arnaquer et soutirer mon argent. Il a tapé sur la table et juré que de telles arnaques et escroqueries ne se passeront jamais à son Tribunal.

Il a rendu les 10 millions à mes parents, annoncé qu’il allait immédiatement rédiger le nonlieu, ordonné ma libération et dit aux deux escrocs (la fille et son compagnon) de « dégager » et que « dans les conditions normales, les deux devraient être poursuivis, arrêtés, emprisonnés, jugés et condamnés pour ce qu’ils venaient de faire ». Mes parents étaient très nombreux dans la salle.

Une de mes sœurs avait tout filmé avec son téléphone au vu et au su des deux chefs (Procureur et Juge). Je précise que le Juge n’avait pas présenté les 10 millions qui appartenaient à eux deux suite à la négociation de l’Avocat. Il n’avait pas non plus parlé des 500.000 X 21 = 10.500.000 qu’il appelait, dans le jargon du Tribunal, « Transport du détenu » Le Procureur rédige et signe le non-lieu qu’il transmet au Juge.

Le Juge m’appelle au téléphone, dit que le Procureur vient de lui transmettre le nonlieu mais qu’il faut absolument lui donner les 10 millions que le Procureur a rendus à mes parents sinon, il ne signera pas le non-lieu. Je lui dis de faire ce qu’il veut, que je ne lui donnerai jamais un centime et que, malgré son pouvoir d’aujourd’hui, moi, en tant que Musulman pratiquant, je suis convaincu qu’un jour, tôt ou tard, avant ou après la mort, il payera, avec les larmes aux yeux, la totalité du montant qu’il a arnaqué à mes parents.

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Je suis allé expliquer tout ça en détail au Chef de Cabinet du Ministère de la Justice Me Koly Camara, au ministre de la Justice Me Check Sacko, au ministre des droits de l’Homme Kalifa Gassama Diaby, au président de la société civile Dansa Kourouma, au représentant du bureau des droits de l’Homme de l’ONU, au conseiller de l’ambassadeur de France Olivier Buchbinder …

J’ai décidé de créer une ONG de défense des Droits de l’Homme pour lutter contre la corruption des Magistrats qui salit la Justice guinéenne, tue des innocents en prison, blanchit des coupables, libère des condamnés, empêche les vrais investisseurs à oser investir en Guinée, freine le développement de notre pays… (A suivre…) Pour m’incarcérer, obliger mes parents à négocier et se remplir les poches, il fallait transformer l’affaire de «grossesse» et l’aggraver jusqu’au «viol».

J’ai tout de suite décidé de me suicider dès que j’aurais l’occasion. Mais quand, en prison, tous les détenus sont venus se confier au Journaliste de profession que je suis, j’ai compris que chacun d’eux était une marchandise des Magistrats, j’ai renoncé à ma décision. Un jour, pendant mon incarcération, un groupe de jeunes Magistrats sont venus avec la mission « visiter les prisons et leur condition de vie avant de commencer le travail ».

J’ai décidé de leur parler. Ils m’ont écouté pendant près d’une heure déplorer surtout la corruption qui pousse à enfermer n’importe quel accusé (même sans la moindre preuve contre lui) et à négocier sa libération. J’ai donc invité ces jeunes Magistrats à ne pas suivre ces traces. Leur porte-parole m’a répondu, tenez-vous bien, ça peut choquer : « (…) Il est beaucoup plus facile de négocier avec un détenu qu’un accusé libre. (…) ».

Si j’étais cardiaque, j’allais rendre l’âme à la seconde. Incarcéré, j’informe mes parents et consulte immédiatement un Avocat qui est d’ailleurs mon cousin, Me Souaré Diop. Très tôt le matin, mes parents viennent dans le bureau du Juge qui leur dit d’aller voir mon Avocat et que s’ils suivent les instructions de celui-ci, je pourrais être libéré le même jour.

L’Avocat leur dit qu’il fallait juste trouver 5 millions pour le Juge et 5 millions pour le Procureur. On m’informe, je refuse de négocier. Quelques jours après, mes parents réunissent les 10 millions, envoient à l’Avocat qui leur dit d’aller les déposer directement au Juge vu que le Procureur était absent du pays. Le Juge encaisse l’argent mais exige que j’accepte de négocier et donne 5 autres millions à la fille pour éteindre définitivement l’affaire avec un «Non-lieu» pur et simple. Je refuse encore. Un

PAR CONAKRYLEMAG.COM

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