La flambée des prix des accessoires pour accomplir les gestes barrières contre la COVID19, est révélatrice d’une certaine pratique du commerce en Guinée. La Révolution est passée certes, mais les raisons de pourfendre les commerçants véreux sont toujours d’actualité.
Des Guinéens ont en effet intériorisé une manière de faire le commerce qui n’est pas du tout catholique. Disons-le tout net, c’est de l’arnaque. Faire des affaires dans le commerce pour de nombreux acteurs du secteur, c’est pouvoir gruger le client en lui vendant le double, voire le triple du prix normal de vente.
Nous avons tous appris à l’école que le prix de revient égale prix d’achat plus bénéfice. En Guinée, on dira plutôt que le prix de revient égale le prix d’achat plus bénéfice, plus bonus à la tête du client. De cette manière, un produit qui coûterait normalement 1000 GNF pourrait être vendu à 4000 GNF. Gare à celui qui ferait observer que ce n’est pas normal. On lui rétorquerait : « De quoi tu te mêles si le client peut payer ? », assorti d’un menaçant « Faut pas gâter mon marché » !
Le libéralisme dans le domaine économique devrait profiter aux clients par le biais de la libre concurrence, mais dans le contexte guinéen, la concurrence n’est pas respectée. Elle n’est même pas tolérée ! Gare à celui qui ose baisser les prix même si ses charges le lui permettent. Il sera accusé de « gâter » les affaires des autres et il apprendra à ses dépens qu’on ne déroge pas impunément à la règle non écrite.
La vie n’est pas toujours chère ici; on la renchérit bien souvent par la surenchère !
PAR CONAKRYLEMAG.COM
— conakrylemag
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