Depuis l’annonce de la mise à sac du siège de l’UFDG et de boutiques supposées appartenir à ses militants à Kankan, des voix s’élèvent pour condamner ces actes et en appeler à la justice. Mais soyons réalistes et arrêtons de rêver.
Ces condamnations dont on sait d’ailleurs que certaines manquent totalement de sincérité ne serviront à rien. Et il n’y aura aucune justice car aucun policier, aucun gendarme, aucun procureur, aucun juge n’osera lever le petit doigt. Ces actes resteront donc impunis.
Là où des citoyens, plus certaines, ont été tués à l’occasion de manifestations politiques et citoyennes, sans qu’il n’y ait la moindre sanction ni administrative ni judiciaire à l’encontre des auteurs de ces crimes ; là où des discours ouvertement ethnocentristes et régionalistes n’ont pas valu la moindre inquiétude à leurs auteurs qui semblent bénéficier de puissants soutiens, ce n’est pas la simple destruction du siège d’un parti politique ou de quelques boutiques qui pourraient émouvoir au point d’entraîner des initiatives sérieuses dans le sens de la répression de ces agissements regrettables.On oublie très souvent que les idées deviennent des paroles et les paroles se transforment en actes.
Le discours politique devient extrêmement violent dans notre pays; la haine de l’autre à tendance à prendre le dessus depuis un certain temps. Il n’est donc pas étonnant que des citoyens puissent faire l’objet d’agressions ou voient leurs biens détruits à cause de leur appartenance politique. Il y a une relation de causalité entre la radicalisation du discours politique et les actes de violence.
Me Mohamed Traoré
— conakrylemag