Trois ans après avoir perdu la présidentielle, le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) est aujourd’hui le principal opposant du Président Alpha Condé. Il ne rate pas d’occasion pour critiquer la gouvernance du locataire du Sékoutouréya [palais présidentiel, NDLR].
Cellou Dalein Diallo, numéro un de l’UFDG a profité à l’assemblée générale hebdomadaire pour lancer des flèches à l’endroit du Président Condé. M. Diallo n’a pas manqué de dénoncer les « fraudes électorales » du dernier scrutin du 28 septembre. Il a aussi fustigé les nombreuses violations des droits de l’Homme orchestrées par le régime de Conakry.
Tout de même l’ancien premier ministre avoue avoir fait une erreur. « Nous avons fait une erreur, celle d’accepter qu’Alpha Condé prenne le pouvoir ici, a estimé le patron de l’UFDG, parce que, poursuit-il, ce n’est pas un démocrate, ce n’est pas un homme de la justice, ce n’est pas un homme du droit. C’est quelqu’un qui revendique longtemps de combat démocratique, de respect des droits humains et des libertés fondamentales, malheureusement une fois qu’il s’est installé au pouvoir. Vous avez vu qu’il est l’ennemi numéro un de ces valeurs là au nom des quelles, il prétend s’être battu« .
« Il faut qu’on rappelle les violations répétitives des droits des militants de l’UFDG. Les plus de cinquante militants enterrés à Bambéto, les 33 jeunes récemment déportés à Kankan [dans un camp militaire NDLR] qu’il faut soutenir. Nous savons qu’ils ont été reçus par Alpha Condé, mais c’est pour des fausses promesses de rendre justice. Il a déjà fait beaucoup d’autres promesses dans le passé. Mais qu’est-ce qu’on a vu ? Rien !« , a-t-il ajouté. Pour M. Diallo, les scores obtenus par le RPG arc-en-ciel [parti au pouvoir, NDLR] est le résultat des fraudes électorales. Il n’est pas question pour l’ancien premier ministre de baisser les bras.
Dans un ton ferme, il a invité les militants et sympathisants de l’opposition à rester mobilisé pour continuer la « lutte démocratique« . Selon les résultats provisoires proclamés par la commission électorale, le parti au pouvoir arrive en tête avec une courte majorité de 59 députés devant l’opposition qui a 55. L’opposition a déposé des recours à la cour suprême, la plus haute instance judiciaire du pays. Les opposants continuent de contester les résultats et menacent de reprendre les manifestations de rue.
— conakrylemag