Vive l’espèce constitutionnelle !
Après tout 10 n’est que du chiffre !
Entre nous soit franchement dit, qui peut s’émouvoir de la mort des chiffres ? Personne ! Ce serait même naïf de la part des Hommes intelligents et sensibles que nous sommes.
10 morts ! Après tout, ce sont des anonymes. Personne ne les connaît. Est-ce qu’ils ont d’ailleurs un nom ? Je n’en sais rien ! Peut être que oui, peut être que non. Ce ne sont que du chiffre !
10 ? Soyons sérieux, un tél chiffre n’a jamais été enfanté par un humain. Chiche !
Si 10 n’a jamais été humain alors pourquoi pas les réduire à 4 ? Oui on peut, on veut et on le fait. D’ailleurs ce n’est même pas 4 puisque de toute façon deux d’entre eux ne sont pas vraiment “dignement” morts, que dis-je, héroïquement abattus.
Oui, ils n’ont osé mourir que par “crise cardiaque” pour l’un, et par “écrasement” (accident) causé par un docile pick-up de police pour l’autre. Quelle lâcheté ?! Franchement il y a plus courageuse manière de mourir. Bande de peureux.
Que les chiffres meurent on s’en fou. On peut les faire mourir tout comme on peut les faire vivre. Les faire dire ce qu’on veut entendre ou même, plus ingénieux encore, ne jamais les faire parler, les faire taire à jamais. On s’en fou, alors qu’ils meurent !
10 n’est qu’indication. Rajouter les centaines autres morts depuis près de 10 ans ? Non ce n’est pas la peine ! Cela ne change rien puisque les chiffres n’ont pas d’âmes. Qu’ils soient 10, 100 ou 200 cela change quoi au fait qu’ils demeurent encore et toujours des chiffres ? Rien puisque ce ne sont que des chiffres!
A contrario, qu’un projet constitutionnel meurt, disparaisse et n’aboutisse pas, c’est inimaginable, inadmissible même. Ce serait là un drame. Ce serait une atteinte saugrenue portée à la dignité constitutionnelle !
Et plus encore, une constitution, contrairement à ce chiffre appelé humain, possède une âme, un présent et un avenir à préserver si jalousement que rien, pas même un chiffre, ne doit entraver son cheminement. Ne pas l’adopter, quoi que cela coûte, quoi que cela entraîne, y comprise la mort des chiffres, ce serait là une ignominie, un aveu d’impuissance intolérable. Ce serait porter atteinte à l’espèce constitutionnelle sans laquelle la vie sur terre n’aura plus aucun sens.
Continuez à pleurnicher sur la mort de vos chiffres, les esprits lucides eux se préoccupent de l’essentiel: la survie, l’épanouissement et le bonheur de l’espèce constitutionnelle.
Que les chiffre meurent et que vive l’espèce constitutionnelle pour que prospère la vocation des humains !
Lendemain absurde d’un référendum bien-aimé !
Par Diallo Hady