Lettre ouverte des boursiers guinéens de l'extérieur au gouvernement

Excellence Mr le Président de la République
Mesdames et messieurs les membres du gouvernement
Nous, boursiers de l’Etat guinéen à l’extérieur, venons par la présente attirer votre attention sur la situation qui prévaut et continue de prévaloir sur le caractère dégradant et dégradé de nos conditions de vie. Ceci, suite au retard dans l’envoi de nos bourses. C’est pourquoi cette missive vous est adressée pour attirer votre attention sur la nécessité de remédier à cette situation.
Nous voudrions vous rappeler ici que c’est une situation qui n’a rien de nouveau. Toutes les bourses que nous percevons accusent du retard et à chaque fois, les pouvoirs publics nous poussent à faire des écrits de la sorte, ou aux passages sur les radios privées en Guinée ou pire encore, à manifester auprès des différentes représentations diplomatiques de nos pays respectifs : les Ambassades et les Consulats.
Nous voudrions également rappeler ceci : nous, étudiants guinéens bousiers à l’extérieur, avons toujours préconisé le dialogue avant de faire quoi que ce soit. Ce n’est qu’après l’échec du dialogue car la bourse ne vient pas, que nous envisageons de passer par les medias ou éventuellement les grèves. Il y a une chose que nous n’arrivons pas à comprendre : le dialogue, les mémorandums adressés aux pouvoirs publics, les écrits sur les medias, les passages sur les radios privées pour dénoncer nos conditions de vie lamentables ont toujours été sans résultats. C’est quand nous faisons des mouvements de protestation que nos bourses sont virées dans les jours qui suivent.
Nous, boursiers guinéens à l’extérieur, sommes attristés par cette situation car, en faisant ces mouvements de protestation, l’image du pays est ternie vis-à-vis des autres communautés estudiantines qui, elles, reçoivent leurs bourses sans mouvement de grève. Mais face à la dégradation de nos conditions de vie, nous n’avons pas le choix puisque pour bien étudier, il faut un minimum de soutien financier. Ce soutien financier que nous accorde l’Etat est non seulement payé tardivement, mais aussi et surtout insuffisant.
Or, les niveaux de vie dans nos différents pays : Maroc, Burkina, Algérie, Tunisie, Egypte, Turquie, Ukraine, Arabie saoudite, Russie ne font que s’accroitre. Nous avons du transport à payer pour nous rendre dans nos différents établissements, nous devons payer les loyers des appartements dans lesquels nous habitons, nous devons photocopier les cours dispensés dans les établissements, nous devons manger, nous devons être en règle vis-à-vis des services de l’immigration dans les pays d’accueil (puisqu’il faut payer chaque année un montant pour renouveler les cartes de séjour sans parler des démarches harassantes pour l’obtention et la légalisation des documents nécessaires pour cela). C’est dire combien de fois nous avons besoin que nos bourses viennent régulièrement à temps, mais en plus qu’elles soient revalorisées. D’ailleurs, nous avons déjà rédigé et adressé aux autorités plusieurs mémorandums qui expliquent nos conditions de vie et les améliorations ont été proposées pour y remédier. Mais comme nous l’avons dit plus haut, ce sont des écrits qui restent lettre morte.

Pour résumer les revendications dans les précédents mémorandums, ce sont :
1-Le paiement de tous les arriérés de compléments de bourse ;
2-L’établissement d’une échéance régulière (3 mois proposés) de paiement des compléments de bourse ;
3-La revalorisation du montant des compléments de bourse ;
4-Le rétablissement des billets d’avion pour les vacances en faveur des étudiants qui honorent leurs engagements pédagogiques.
5-Le paiement des frais de première installation pour les nouveaux étudiants boursiers ;
6-Le paiement immédiat (une fois leur formation terminée) des billets d’avion des rentrants définitifs.
7-Le paiement effectif des étudiants boursiers omis.
Si le premier point a été satisfait, les cinq(5) autres sont et demeurent insatisfaits.
Le deuxième point concernant l’établissement d’une échéance régulière de paiement, c’est après chaque trois mois que nous devrions percevoir nos bourses d’études. La dernière bourse qui a été perçue remonte au mois de septembre 2013 juste après la fête de Ramadan. En principe, cette période devrait trouver que nos bourses sont déjà payées, mais non, il n’en est rien. Nous avons déjà engagé les démarches pour avoir des informations sur la date d’arrivée de la prochaine et jusqu’à présent, aucune réponse concrète n’a été obtenue. Tout de même, nous restons à l’écoute des ambassades auprès desquelles nous partons nous renseigner régulièrement.
Nous sommes conscients que les différentes ambassades ne peuvent que transmettre les messages que nous déposons. C’est au pays, en Guinée, que tout se décide. C’est pourquoi nous avons décidé, une fois de plus, de faire cet écrit  pour que nous puissions être rétablis dans nos droits.
Nous espérons que nos pouvoirs publics seront sensibles à nos revendications. Nous sommes vos enfants qui étudions a l’extérieur, nous avons besoin d’être soutenus par notre pays pour que nous puissions avoir la meilleure formation possible et ce pour pouvoir au terme de nos différentes formations, apporter nos pierres à l’édification de la nouvelle Guinée, une Guinée dynamique pour relever les différents et nombreux défis auxquels notre patrie fait face. Si nos conditions de vie à l’extérieur ne s’améliorent pas, la qualité de nos formations en pâtira inéluctablement. Ceci n’est pas souhaitable car dit-on, l’éducation est l’alpha et l’oméga de tout projet de société, le renforcement de sa qualité doit donc être la priorité des priorités pour toute nation voulant se développer et prospérer. La Guinée va et doit se développer pour que les richesses de notre pays profitent véritablement à tous ses enfants.
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement
Nous étudiants guinéens boursiers à l’extérieur, croyant à la nécessité et à l’opportunité du changement que vous voulez opérer dans notre pays, vous adressons avec un cœur rempli de chagrin ( pour nous et pour notre pays) cette demande de jeunes conscients que l’avenir des nations se trouve dans la maitrise de la science et de la technologie : veuillez bien vouloir nous tirer dans un bref délai, par votre diligence, de cette tragique situation de privation de moyens financiers et d’accompagnement administratif décrite dans les précédents mémorandums qui vous ont été adressés au grand bénéfice de notre pays.
Que Dieu bénisse la Guinéens et les guinéens.
FEINDOUNO Fara Mohamed -Russie
HAIDARA Souaïbou –Egypte
MAKANERA Yaya – Maroc
CAMARA Mohamed Mamadouba -Ukraine
DIOUMESSY Faby -Algérie
SAMAKE Mohamed Bomacé -Turquie
CISSE Abou -Arabie Saoudite
GUEYE Mamadou -Burkina Faso

 

Ama Sadjo Bah, correspondent d’Aminata.com, Caire-Egypte

+201119360610

djindjiwendhou@yahoo.fr

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