Pour peu qu’on observe l’évolution de la situation politique au Mali, on s’aperçoit de la complexité du rapprochement entre communautés du Nord et le reste du pays. Les groupes rebelles même s’ils utilisent un langage diplomatique pour cacher leur réticence à réintégrer le territoire et renoncer définitivement à la partition, restent toujours sur leur position.
Le gouvernement d’Ibrahima Boubacar Keita est conscient de la situation complexe et singulière du nord en général et de Kidal en particulier. C’est sans doute ce qui le conduit à opter pour des négociations à la place d’un combat armé dont l’issue peut-être incertaine pour la paix.
C’est sans doute l’une des raisons fondamentales pour le Président malien de chercher l’aide d’Alger qui peut disposer d’atouts importants dans la recherche de solution pour une paix durable dans son pays. La visite du Chef de l’Etat malien à Alger s’explique et se justifie par une volonté de finir avec les groupes rebelles et les terroristes islamistes qui n’ont pas encore dit leur dernier mot. Cette démarche quoique critiquée, reste raisonnable en ce sens que l’Algérie et le Mali partagent une même frontière et les deux pays sont confrontés à des rebellions mobiles qui n’ont aucune difficulté de traverser la frontière quand ils se trouvent menacés.
Par ailleurs, la communauté de langue et de culture fait de l’Algérie un négociateur privilégié qui a une longue expérience dans la lutte contre les groupes rebelles. C’est dire qu’ouvrir un autre terrain de médiation à Alger n’exclut pas le rôle du Burkina qui a été jusqu’ici à la hauteur de la tâche à lui confiée par la CEDEAO. Plutôt, ceci renforcerait les autorités maliennes dans la recherche d’une solution définitive à la crise. Car, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Sénégal et l’Algérie, s’ils s’impliquent individuellement et ensemble, pourraient trouver la solution avec les autorités maliennes pour la paix et la compréhension durables entre frères maliens.
Certes, cette option ne pourrait être efficace qu’avec le soutien de la France, de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, de l’Union africaine, de l’Union européenne et de l’organisation des Nations-unies dont l’appui a permis au mali d’aller à des présidentielles réussies.
Elhadj Abdoulaye DIALLO pour Aminata.com
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