Afrique

Actualité africaine du 22 janvier 2016

ATHLÉTISME: DAKAR S’OPPOSE À L’EXTRADITION DE PAPA MASSATA DIACK

Papa Massata Diack, le 8 février à Dakar | AFP/Archives | AFP

Le Sénégal « n’extradera jamais » un de ses ressortissants, a déclaré son Premier ministre dont les propos ont été rapportés vendredi par plusieurs médias locaux, réagissant à l’avis de recherches international contre un fils de Lamine Diack, ex-patron de l’athlétisme mondial poursuivi en France.

Lamine Diack, soupçonné d’avoir fermé les yeux sur des cas de dopage, notamment d’athlètes russes, contre de l’argent, est doublement mis en examen en France pour corruption, corruption passive et blanchiment.

Son fils, Papa Massata Diack, ex-consultant marketing de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), qui se trouverait au Sénégal, a été placé par Interpol sur sa liste des personnes les plus recherchées le 17 décembre après un mandat d’arrêt émis par la France.

« Nous n’extraderons jamais un Sénégalais. Cela n’est point un droit à l’impunité », a affirmé le Premier ministre sénégalais, Mahammad Boun Abdallah Dionne devant les députés jeudi. Ses propos ont été rapportés vendredi par plusieurs médias publics dont l’Agence de presse sénégalaise (APS).

« Nous avons une coopération judiciaire (avec la France). Cette convention va jouer et le droit sera dit », a poursuivi M. Dionne.

– Argent sale –

Papa Massata Diack s’était dit prêt, le 22 décembre, à répondre à la justice, mais au Sénégal. « Je suis citoyen sénégalais, mais pas citoyen français », avait-il dit dans une interview à la Radio Futurs médias (RFM, privée).

En réaction aux propos de M. Dionne, le Forum du justiciable, une organisation de la société civile, « exige de l’Etat du Sénégal, dès lors qu’il refuse d’extrader Papa Massata Diack, l’ouverture d’une information judiciaire », dans un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi.

L’organisation affirme qu’elle « refusera toute tentative d’étouffement de cette affaire mais également toute tentative tendant à protéger monsieur Papa Massata Diack. Seule l’ouverture d’une information judiciaire peut nous édifier sur les principaux bénéficiaires de cet argent sale ».

En garde à vue à Paris début novembre, Lamine Diack, 82 ans, avait affirmé que la Russie, via le président d’alors de sa fédération d’athlétisme Valentin Balakhnichev, qui était aussi trésorier de l’IAAF, lui avait apporté une contribution d’1,5 million d’euros.

Cette somme aurait été « distribuée à des associations et des sphères d’influence » pour mobiliser contre une élection à un troisième mandat du président Abdoulaye Wade (2000-2012), ont indiqué le 18 décembre des sources proches du dossier, confirmant une information du quotidien français Le Monde.

 

MIGRANTS: L’ACCORD UE-TURQUIE, BEAUCOUP D’ESPOIRS MAIS PEU DE RÉSULTATS

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Des migrants arrivent sur l’île grecque de Lesbos, après avoir traversé la mer Egée depuis la Turquie, le 10 septembre 2015 | AFP/Archives | ANGELOS TZORTZINIS

L’accord entre la Turquie et l’UE pour freiner les flux de migrants suscite de fortes attentes dans les pays européens débordés, mais tarde à porter ses fruits. Les Européens reprochent notamment à Ankara de ne pas lutter suffisamment contre les passeurs.

Quels sont les engagements de la Turquie?

L’engagement de la Turquie à freiner les flux de migrants qui transitent par son territoire vers la Grèce est le principal objectif de l’accord « activé » fin novembre 2015, après de longues tractations.

Sur les plus d’un million de migrants entrés dans l’UE en 2015 par la mer, plus des trois quarts ont traversé la mer Egée depuis les côtes turques.

Les Turcs se sont engagés à rendre leur frontière moins perméable. Ils ont notamment promis de lutter activement contre les réseaux de passeurs qui opèrent sur leur territoire.

La Turquie s’est aussi engagée à accepter davantage de « réadmissions » de migrants ne pouvant pas prétendre au statut de réfugié et qui sont arrivés illégalement en Europe via son territoire.

Ce « plan d’action » prévoit aussi qu’Ankara « adopte des mesures immédiates pour améliorer la situation socio-économique des Syriens » qui vivent sur son sol.

Quelles sont les contreparties promises par l’UE?

Les Européens ont promis de leur côté de fournir « une aide humanitaire immédiate » à la Turquie, avec « une somme initiale de 3 milliards d’euros », destinés principalement aux projets visant à améliorer le quotidien des réfugiés syriens en Turquie.

Pour motiver Ankara, l’UE a également pris une série d’engagements plus vagues, dans des domaines sans rapport avec les migrants. Ils ont promis de « redynamiser » les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE, avec l’ouverture d’un nouveau chapitre de négociation portant sur la politique économique et monétaire.

L’UE est également disposée à accélérer les tractations pour supprimer à terme l’obligation de visa actuellement imposée aux ressortissants turcs se rendant dans l’espace Schengen pour une visite de courte durée.

Que reproche l’UE aux Turcs?

Au mois de novembre, de 5.000 à 6.000 arrivées quotidiennes étaient enregistrées sur les côtes grecques en provenance de la Turquie. Le nombre d’arrivées, dont les Européens font le principal baromètre de leur évaluation de la coopération turque, est tombé à 2.000 à 3.000 ces dernières semaines.

C’est encore « beaucoup trop élevé », a déploré la Commission européenne lors d’une visite de son vice-président Frans Timmermans en Turquie le 11 janvier. Et ce d’autant plus, souligne-t-on à Bruxelles, qu’une bonne part de la baisse est attribuable aux conditions météorologiques décourageantes.

Les Européens reprochent notamment à Ankara de ne pas s’attaquer frontalement aux réseaux de passeurs qui organisent, dans des conditions dangereuses, la traversée des migrants vers les îles grecques.

Le président grec Prokopis Pavlopoulos a carrément accusé cette semaine les autorités portuaires en Turquie de « soutenir les passeurs turcs ».

Par ailleurs, les pays européens voudraient qu’Ankara acceptent davantage de « réadmissions » de migrants illégaux.

Comment se défendent les Turcs?

La Turquie reprochent aux Européens de négliger le fait qu’elle accueille déjà sur son sol quelque 2,5 millions de réfugiés, Syriens pour la plupart, et qu’elle doit faire face à cette situation depuis longtemps. Ankara assure aussi faire d’importants efforts pour tenir ses engagements.

Les autorités turques viennent d’accepter l’attribution de permis de travail dans certains secteurs aux Syriens, afin d’améliorer leur quotidien.

Elle a par ailleurs imposé des restrictions à la délivrance de visas pour les Syriens entrant sur son sol par avion ou par voie maritime, une mesure de nature à limiter une partie des flux.

Enfin, Ankara n’apprécie guère la volonté de l’Europe d’exercer un contrôle sur l’aide financière promise.

De leur côté, les 28 n’ont toujours pas réussi à se mettre d’accord sur le financement de cette aide, et notamment sur la part qui doit venir de l’UE et celle apportée par les Etats membres.

Les autorités turques souhaiteraient également que les pays européens acceptent des « réinstallations », c’est à dire des transferts organisés de réfugiés depuis le territoire turc vers l’Europe. Mais peu d’Etats européens y sont disposés pour l’heure, alors que l’UE a déjà le plus grand mal à répartir en son sein les réfugiés déjà arrivés en Italie et en Grèce.

LE NIGERIA DOIT EN FAIRE PLUS POUR LES VICTIMES DE BOKO HARAM

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Une mère pleure sa fille enlevée par Boko Haram à Chibok en 2014 lors d’une marche pour leur libération, le 14 janvier 2016 à Abuja, au Nigeria | AFP | STRINGER

Des experts des droits de l’Homme des Nations unies, de retour du nord-est du Nigeria, ont estimé vendredi que les autorités devaient venir en aide plus activement aux anciennes otages du groupe islamiste Boko Haram.

Au terme d’une mission de cinq jours dans cette région la plus durement touchée par l’insurrection islamiste, les trois rapporteurs spéciaux ont déclaré qu’il était « urgent » que « des mesures effectives soient prises pour faire face à la stigmatisation, à l’ostracisme et au rejet dont sont victimes les femmes et les enfants » suite à leur enlèvement.

L’enlèvement de femmes et de jeunes filles ainsi que la conscription forcée d’hommes et d’adolescents font partie des tactiques très utilisées par Boko Haram, dont l’insurrection a débuté en 2009.

L’enlèvement de plus de 200 lycéennes de leur pensionnat de Chibok, une petite ville du nord-est, en avril 2014, fut le plus médiatisé.

Toutefois les défenseurs des droits de l’Homme ont dénoncé à plusieurs reprises le kidnapping de plusieurs autres milliers de femmes et de fillettes, parfois mariées de force et souvent victimes de violences physiques et psychologiques.

Suite à une offensive de l’armée l’année dernière, des centaines d’otages de Boko Haram ont retrouvé la liberté. Nombre d’entre elles ont été placées dans des camps de déplacés ou certaines ont pu recevoir un soutien psychologique.

Mais subsiste la crainte qu’elles soient rejetées lors de leur retour, dans cette région musulmane très conservatrice.

« Des initiatives en termes de cohésion sociale et de réconciliation doivent démarrer dès maintenant et s’intensifier au moment où les gens commencent à rentrer », a déclaré un des membres de la mission onusienne dans un communiqué.

Les trois émissaires, spécialisés dans la protection de l’enfance, l’esclavage moderne et les questions de santé, ont salué les efforts réalisés par le Nigeria pour retrouver les otages.

Mais « le manque d’informations sur l’évolution des recherches des personnes enlevées, dont les filles de Chibok » reste très préoccupant, ont-ils estimé.

Parmi les mesures qui doivent être mises en place, les émissaires ont évoqué la construction d’infrastructures scolaires et médicales, dans une région où des écoles ont souvent été rasées ou bien recyclées en camps pour déplacés, et les hôpitaux ont été attaqués.

Le président Muhammadu Buhari a affirmé le mois dernier que Boko Haram avait été vaincu « techniquement ».

L’insurrection islamiste a déjà fait plus de 17.000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés.

PAR CONAKRYLEMAG.COM

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