Arabaguidi ? Et les gallinacés, les caprins et les bovins, la route Bambéto-Cosa ?
Tout va bien ? Bien, Dieu merci.
Oublions les amoulanfé et les alamané et parlons argent, car c’est le nerf de la guerre. Cela est connu. Ce qui l’était moins, c’est que le manque d’argent tape sur les nerfs.
Conakry débordait déjà de faux types. Et maintenant, il y a aussi des faux billets. L’argent ne courait pas les rues dans ce pays mais désormais les feuilles sont en toc. Aussi fausses que les interventions télévisées du plus calé de nos politiciens.
il En ce moment, nous jouons donc à un drôle de jeu à Conakry. Vingt mille balles peuvent valoir moins qu’une feuille de cahier d’écolier. C’est comme au PMU, sauf qu’au lieu de tirer les bons numéros, il faut éviter de prendre les mauvais. Le jeu n’est pas très amusant car ici tout se négocie avec du vrai argent.
J’attends le type qui recevra son salaire en faux 20 000 !
Le pauvre, je pleure déjà pour lui et je lui promets une Guiluxe bien tapée comme consolation. Mais qu’il n’essaye surtout pas de me refiler ses billets gâtés. Je suis devenu très regardant. D’ailleurs, dorénavant et jusqu’à nouvel ordre, je refuserai les billets de 20.000.
Je n’aurai pas trop de mal vu que l’on ne m’en donne pas souvent. Mais bon, on ne sait jamais.
Que ferais-je si je tombe sur un faux bifton craquant ? Irais-je civiquement le porter à la police ou le refilerais-je discrètement au boutiquier qui m’escroque depuis dix ans ? Comment faire la différence entre un faux et un vrai ? La banque reprend-elle les faux billets ? Le guichet de EDG est-il équipé d’un détecteur électronique ?
Je me posais toutes ces questions compliquées devant une vraie Guiluxe payée avec du véritable pognon quand j’ai trouvé la solution. Si vous ne voulez pas avoir de problèmes avec cette histoire de faux 20 000 balles, faites comme moi, déplacez-vous avec un carton de billet de cinq cent francs.
Les paiements durent un peu mais cet argent là est garanti 100% pur gombo.
Car avec les cinq cent francs, pas de risques de faux : il n’y a pas un type assez con sur terre pour contrefaire des billets de 500 francs. Et puis, on a toujours de la monnaie. Tanatè?