Même si c’est pour aller en Afghanistan aider les Américains. Les Américains sont comme moi : ils n’ont pas de copains. L’autre jour, je suis parti la fleur au fusil pour légaliser une pièce. Nous étions trois dans le bureau des légalisations : un mec qui finissait ses formalités, un gars qui sentait mauvais la cigarette et après c’était mon tour.
A tout casser, j’en avais pour un quart d’heure. Une belle journée commençait. J’avais même le temps de plastifier et d’aller légaliser un peu de poulet rôti avant de rallier mon service.
Tout allait bien. Le gars qui sentait le tabac avait presque fini quand un petit bonhomme est arrivé dans le bureau. Le type était rapide, sec et méchant. Tout de suite il a demandé à voir le chef.
Il a passé la tête par la porte du chef. Il est rentré. Le chef est sorti avec un dossier de pièces à légaliser et a ordonné à l’agent de s’occuper du dossier en urgence. L’agent a obtempéré. J’ai attendu jusqu’à fatiguer.
Pendant que l’agent s’occupait de ses pièces, la demi-portion discutait avec le chef ! Deux vieux copains ou de vieux copains, c’est selon. Deux vieux salauds qui font attendre les autres en réglant leurs petites histoires privées et publiques.
Le petit bonhomme a fini par partir et une grosse dame est arrivée. Son arrière-train valait au moins la carapace d’une tortue géante. Une bonne femme comme ça ne tiendrait pas sur ma petite voiture iranienne ! Il ne lui fallait pas un 4X4 mais au moins un 8X8 !
Elle a demandé à parler à la secrétaire du chef. Elle a passé sa tête par la porte et elle est rentrée. Quand elle est sortie, elle a posé un gros dossier sur le bureau de l’agent qui s’est mis à traiter avec application et soumission. J’avais le choix entre faire la grosse dame ou sortir fumer une cigarette.
Je suis allé m’enfumer dehors. Et quand je suis revenu, le bureau des légalisations était fermé. Demain, je vais à l’ambassade des États-Unis pour demander mon visa pour l’Afghanistan !