Le drame de la jeunesse actuelle, c’est de croire que l’on peut gagner sa vie en un tour de main. Elle est renforcée en cela par les mauvais exemples de certains aînés qui, jouant à fond dans la corruption, donnent l’illusion à cette jeunesse, qu’on peut réussir par un coup de baguette magique, alors qu’ils sont dans le vol des ressources qui pouvaient permettre des investissements structurants pour le développement et partant, l’épanouissement de cette jeunesse.
Cette pourquoi, il est important et impératif que le réarmement moral devienne un des piliers de la refondation de la République et de l’Etat.
Sinon, tant que les jeunes verront des individus réussir dans l’accumulation matérielle, en usant de la corruption, du clientélisme, sans la moindre crainte d’être poursuivis, jugés et punis à la hauteur de leurs forfaitures, ces jeunes-là seront toujours dans la facilité.
Combien sont ces responsables qui ont dans leurs plantations, les tracteurs achetés par l’Etat, pour les paysans, et dont ils s’en sont frauduleusement accaparés ? Que l’on fasse des investigations poussées et l’on trouvera.
Combien sont ces individus, du public comme du privé, qui peuvent justifier avoir acquis honnêtement leurs patrimoines, sans corruption ni clientélisme ?
Tous ces immeubles, ces véhicules de luxe, etc., à qui appartiennent-ils réellement ? Nous savons que le phénomène des prête-noms est à la mode. Certains peuvent jurer sur la Bible ou le Coran qu’ils n’ont pas un centimètre carré en leur nom à Conakry, mais c’est nous prendre tous pour des co**ns.
Combien sont-ils, ces Guinéens qui ont des immeubles, industries, entreprises, etc., hors des frontières du pays ? Avec un autre type de gouvernance, ce genre d’individus, non seulement ne devraient pas pouvoir prétendre à la moindre responsabilité dans ce pays, mais mieux, leur place sera en prison.
Combien cela représente-t-il, en terme de manques pour les caisses de l’État ? Et par ricochet, en termes d’investissements structurants par la création d’opportunités d’emploi des jeunes ?
Ce sont toutes ces situations d’impunité qui mettent les jeunes dans la prédisposition d’esprit à la facilité.
C’est pourquoi, je reste convaincu que la cheville ouvrière du développement est avant tout, une lutte farouche et sans merci contre les corrompus et les corrupteurs.
Par Abdoulaye Sankara Abou Maco journaliste écrivain et professeur