A Dakar, dans le cadre du Forum sur la paix et la sécurité en Afrique, la thématique de l’islam était au cœur du débat de haut niveau animé par le président Macky Sall.
Le président sénégalais défend depuis longtemps un islam tolérant, avec ses spécificités «africaines». Un débat qui porte aussi sur les valeurs défendues par les mouvements jihadistes et les solutions à apporter à la jeunesse qui se radicalise.
Critique avec les armées de maintien de la paix, critique avec le recours à la force, Macky Sall a choisi son créneau : prôner un islam tolérant. « Il faut développer un discours philosophique et théologique. C’est-à-dire la formation des imams dans le sens d’un islam tolérant, puisque c’est le modèle d’islam que nous avons adopté. Nous ne saurions accepter chez nous qu’on vienne nous imposer une autre forme de religion. C’est une question de la société toute entière, pas seulement des Etats », a-t-il argumenté.
Le président sénégalais a demandé aux Africains de ne pas se laisser imposer des modèles religieux qui ne sont pas les leurs. « Lorsqu’on voit des formes nouvelles, par exemple le port du voile intégral, dans nos sociétés, alors que ça ne correspond ni à notre culture, ni à nos traditions, ni même à notre conception de l’islam, nous devons avoir le courage de combattre cette forme excessive de nous imposer une manière d’être. »
Assis à la tribune, Jean-Yves Le Drian appelle lui au développement des armées africaines avec l’appui de l’occident, même si le ministre français de la Défense ne met pas de côté le travail à réaliser sur l’islam. « La question que je me pose, je ne sais si Macky à la réponse, c’est : comment est-ce qu’on fait ? Mais c’est une question majeure pour la suite. »
Présent dans le public, le ministre des Affaires étrangères algérien, Ramtane Lamamra, apporte des propositions : « La jeunesse a fait l’objet d’une attention toute particulière, la formation des imams, l’école, la mosquée, la famille, la presse, tous ces vecteurs ont été mis à contribution pour disséminer l’islam. »
Cheik Tidiane Gadio, l’homme-orchestre de ce forum, va plus loin. Il estime que les médias ne jouent pas leur rôle dans la désignation des groupes jihadistes. « Il n’y a pas d’Etat islamique en Afrique de l’Ouest. Il s’appelle Boko Haram et groupe terroriste Boko Haram. »
RFI
— conakrylemag