Dictature en Marche : Mamadi Doumbouya et la Farce Électorale en Guinée
La scène politique guinéenne continue de révéler son visage inquiétant avec les récentes déclarations d’ElHadj Souleymane Sidibé, alias « Karamo Solo ». Ce dernier, se réclamant érudit de Kankan et, plus intrigant encore, « père spirituel » du chef de la junte au pouvoir, a ouvertement affiché son soutien à une candidature militaire pour la présidentielle à venir, incluant bien évidemment le général Mamadi Doumbouya. Le tout, en défiant quiconque de battre ce dernier, au point d’annoncer qu’il se tournerait vers les fétiches si par miracle quelqu’un réussissait cet exploit. Ces propos révèlent un mépris flagrant pour le processus démocratique et la souveraineté populaire.
Quand la Soumission Civile Cautionne la Mainmise Militaire
Qu’un personnage comme Karamo Solo, aussi influent soit-il, ose affirmer que « personne ne pourra battre Mamadi » en dit long sur l’état actuel de la transition guinéenne. Ce n’est plus une simple transition, mais un glissement vers une prise de pouvoir militaro-civil, où certains religieux ou notables locaux se prêtent au jeu de la légitimation d’une dictature en formation. Loin de dénoncer un tel coup de force, ces figures symboliques se contentent de jouer leur rôle dans un théâtre orchestré par la junte.
Le Conseil national de la transition (CNT), sous prétexte de rédiger une nouvelle Constitution, n’est qu’une marionnette manipulée pour endormir le peuple. Son vrai objectif ? Faire diversion et verrouiller le débat autour de la candidature des membres du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD). Comment expliquer autrement cet empressement à éviter toute clarification sur l’éligibilité des militaires, si ce n’est pour s’assurer que les hommes en treillis puissent confortablement s’installer au pouvoir ?
La Farce d’une Transition : Entre Cynisme et Machiavélisme
La transition guinéenne a cessé d’en être une dès l’instant où le général Doumbouya et ses acolytes ont commencé à démontrer leur intention de se maintenir au pouvoir par tous les moyens, quitte à manipuler la Constitution. En s’entourant de civils complaisants comme Karamo Solo, ils s’offrent une façade de légitimité religieuse et morale, détournant ainsi l’attention de l’essentiel : la confiscation progressive et méthodique du pouvoir par des militaires.
Les signes sont là, indéniables. Les promesses de transition pacifique ne sont qu’un écran de fumée. Chaque jour qui passe voit se renforcer un régime où la peur et la soumission dictent la marche à suivre. Une dictature civilo-militaire se prépare, nourrie par les mêmes méthodes de domination et de répression qui ont marqué l’histoire politique guinéenne depuis des décennies.
Ce que la Guinée vit aujourd’hui est une farce tragique, où le peuple est relégué au rang de spectateur impuissant d’un scénario déjà écrit : celui d’une perpétuation du pouvoir militaire, habilement maquillé sous les oripeaux d’une pseudo-démocratie.
— conakrylemag