En politique, il y a certaines décisions qui sont difficiles à prendre. Soit parce qu’elles s’opposent à ce qui justifie la raison même de l’existence de la politique, c’est-à-dire la société constitutionnelle, ou soit parce que leurs conséquences représentent une réelle menace à notre propre existence, à notre vie. Cela dit, lorsque le président Alpha Condé tergiverse à se prononcer sur son projet du troisième mandat, sujet difficile et sensible, n’est-ce pas un fait compréhensible ?
On parle de société, c’est parce qu’il y a des lois. Sans les lois, la société est impensable. Aussi, il ne suffit pas seulement d’avoir les lois, c’est que ces lois doivent être actives, et effectives. Leurs actions et effectivité ne sont réellement possibles que si elles sont reconnaissables incontestablement par leur légitimité, leur consistance et leur inviolabilité dans le temps.
Par conséquent, face à ces lois de la société qui brillent par leur caractère de légitimité, de consistance et d’inviolabilité, un décideur politique risquerait gros s’il prenait des mesures politiques allant à leur encontre.
Comme ces lois sont légitimes, consistantes et inviolables, n’importe quel forcing politique cherchant à les faire sortir de leur naturalité, pourra créer des tensions dans la société, car la société, tout logiquement, repose sur elles.
Ces lois sont légitimes, elles ne peuvent pas admettre des actions illégitimes. Elles sont consistantes, elles ne peuvent pas admettre des actions unilatérales volatiles. Elles sont inviolables, elles méritent du respect absolu.
Prendre des décisions qui vont à l’encontre du naturel, de la chose établie, de ce qui appartient à tous, dont tous se réclament, il sera surtout question de beaucoup de réflexion, ou de beaucoup de manières pour y arriver.
Le président Alpha Condé doit prendre une décision difficile, celle de violer la Constitution guinéenne ou de ne pas la violer.
A présent, Il est dans la phase de réflexion, ou de la recherche des manières, des tractations politiciennes, et même » de tous les moyens sont bons », pour mûrir sa décision et se libérer.
Se libérer, ou se décider entre » violer la Constitution » ou » ne pas violer la Constitution « , avec toutes les conséquences que cela pourrait représenter, tout un dilemme. Tout un moment d’hésitation. De tergiversation. De peur.
Naby Laye Camara
Bruxelles ( Belgique )