Deux foyers de grippe aviaire ont été découverts depuis le 3 juin dans des fermes des localités camerounaises voisines de Bafoussam et Bayangam, sises dans la région de l’Ouest, a appris APA auprès de l’inter-profession avicole.
En dehors de ces deux zones infectées et formellement identifiées, des poulets morts et potentiellement porteurs ont été signalés à Baleng, toujours dans le même rayon géographique.
Face à la menace de propagation de l’épizootie le gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine, a ordonné l’abattage systématique suivi de l’incinération des cheptels dans les foyers atteints, mais aussi l’interdiction jusqu’à, nouvel ordre, de tout mouvement de volaille et de produits de volaille dans les départements touchés.
L’Ouest-Cameroun représente environ 80% de la production nationale de volaille et d’œufs, couvre 60% de la sous-région Afrique centrale, 70 milliards FCFA d’investissements directs et quelque 8000 emplois directs, selon les données de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (ACDIC).
«Une journée d’interdiction de poulet et de ses dérivés représente 1,1 milliard FCFA de perte pour les éleveurs de la région», précise l’ex-président de cette organisation non gouvernementale, Bernard Njonga, qui craint que la filière soit condamnée à une mort certaine et que la solution proposée aux Camerounais soit l’importation en vue de combler les besoins.
Pour lui, la légèreté avec laquelle le problème est traité par les autorités donne l’impression que l’on veut étirer la durée de la crise en vue d’anéantir économiquement les éleveurs.
Et de soupçonner de hauts fonctionnaires de vouloir faire perdurer de l’épizootie pour des intérêts égoïstes.
«De façon générale, on observe que l’activité est paralysée et qu’il existe un flou total au niveau de l’application de la loi. Il est fondé de se poser la question de savoir à qui profite le crime», analyse Bernard Njonga pour qui la facture de la grippe aviaire sera salée si la crise n’est pas gérée dans la semaine du 6 au 10 juin 2016.
On rappelle que le premier foyer de grippe aviaire a été déclaré le 22 mai dernier au complexe avicole de Mvog Betsi à Yaoundé, la capitale du pays, décimant plus de 15.000 volailles sur un effectif 33.000.
Depuis lors, le gouvernement a pris des mesures telles que l’interdiction de commerce des poulets jusqu’à nouvel ordre, la désinfection des foyers d’épizootie, l’abattage des cheptel contaminés, l’incinération et l’enfouissement des carcasses, l’observation obligatoire de la restriction des mouvements des animaux domestiques sensibles et des hommes dans les zones concernées.
— conakrylemag