LA DIVISION DE LA GUINÉE, PARLONS-EN !
Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, la quadripartition de notre pays la Guinée et surtout sa division simpliste en quatre grands blocs ethniques ne sont pas un fait « naturel » et procèdent plutôt de la sempiternelle volonté de balkanisation coloniale dans un esprit machiavélique de « diviser notre peuple pour mieux l’assujettir ».
Tenez-vous bien, la Guinée à sa naissance en 1899, après l’annexion du canton de Faranah en 1895, la défaite militaire du Fouta à la bataille de Porédaka en novembre 1896 et surtout l’arrestation de l’Almamy Samory Touré en septembre 1898, n’a pas toujours été divisée en quatre régions.
Le premier découpage esquissé se présentait ainsi : la région maritime, comprenant quatre cercles (Rio Nunez, Rio Pongo, Dubréka, Mellacorée), les « cercles intermédiaires » (Kindia et Ouassou), le Fouta Djalon (cercles de Timbo, Labé et Kadé) et le bassin du Niger (cercle de Faranah).
Le reste du pays était connu sous l’appellation de « régions nouvellement annexées ». Il s’agissait du haut-Niger et des cercles de Kissidougou et Beyla.
Quant à l’extrême-Sud du pays (correspondant à peu près à notre Guinée Forestière d’aujourd’hui), il était appelé la « région militaire spéciale » et constituait une sorte de zone tempon entre les possessions françaises, le Liberia et les possessions anglaises de la Sierra-Leone.
Le premier arrêté officiel portant organisation de la Guinée fut signé le 18 mai 1905. Il divise le pays désormais en 6 régions : la Basse Guinée (Mellacorée, Dubréka, Rio Pongo, Rio Nunez); la région de Labé (ancien royaume d’alpha Yaya Diallo); le Fouta-Djalon (fraîchement confisqué à l’Almamy Bocar Biro Barry) ; la Haute-Guinée, le Haut-Niger (Beyla et Kissidougou) et «les cercles indépendants ».
Le premier decoupage territorial d’inspiration géographique remonte à André Arcin en 1907.
Toutefois il faudra attendre jusqu’en 1922 pour qu’une notice officielle consacre la division de la Guinée en « Trois grandes régions naturelles » (la région côtière ou Basse-Guinée, la région centrale ou Moyenne-Guinée, la région nigérienne ou Haute-Guinée ». On rattachait alors à cette dernière, la région militaire du sud du pays.
La division actuelle de la Guinée en « quatre régions naturelles » (Basse, Moyenne, Haute et Guinée Forestière) fut définitivement actée lors de l’Exposition coloniale internationale de Paris en 1931. Ce découpage devint alors la norme jusqu’aujourd’hui.
Malheureusement ce lourd héritage colonial devient de plus en plus source de tribalisme et un obstacle dans l’édification de notre unité nationale.
Alors chers compatriotes guinéens, notre division n’est ni une fatalité ni dictée par des facteurs « naturels », elle nous fut simplement imposée dans un dessein de domination coloniale et perpetuée par la bêtise de nos politiciens en manque de projets viables et unificateurs.
Redonnons-nous les mains pour une Guinée unie, forte et prospère.
Ensemble pour l’unité nationale, nous le pouvons !
BON VENDREDI À TOUS !
— conakrylemag