Les perles de sankara
Modestie républicaine et ambitions bien placées
Modestie républicaine et ambitions bien placées
Après avoir oublié oui, oublié, tout simplement ! de me nommer à la tête d’un ministère lors du recyclage gouvernemental d’hier mardi 29 juillet 2025, le Général d’Armée et chef de l’État, Mamadi Doumbouya, m’a humblement proposé de me rattraper avec un petit poste de secrétaire général ou de chef de cabinet.
Très touché par ce geste et avec tout le respect que j’ai pour ses galons, ses kalachnikovs, ses AK-12, ses HK 416F et même son Colt M4 je lui ai répondu, avec une humilité rare, que ces fonctions étaient, hélas, nettement en dessous de mes titres universitaires, de mon CV long comme une constitution, et de mon immense expérience dans la gestion des affaires administratives et étatiques, que je mène avec brio depuis ma tendre enfance (au moins depuis la gestion du goûter familial).
Évidemment, je ne me suis pas gêné pour lui rappeler que, en dehors du ministère des Mines (qui reste une option envisageable s’il le repeint un peu) mon ambition suprême, mon combat légendaire, mon destin même, c’est d’être gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée. Rien que ça.
Quant à son aimable suggestion d’un secrétariat général, je lui ai glissé, tout en délicatesse, que je pourrais envisager celui de la Présidence, histoire de remettre un peu d’ordre dans le budget de l’institution et de gérer, en toute rigueur morale bien sûr, les fonds de souveraineté qui, à ce qu’il paraît, ont tendance à se volatiliser dans l’atmosphère républicaine.
Le Général, dans sa sagesse légendaire, m’a alors demandé de lui laisser un temps de réflexion pour trancher entre ces deux modestes propositions : SG de la Présidence ou gouverneur de la BCRG.
Mais, avec tout le respect que je dois à son arsenal personnel, j’ai pris mon courage (et ma valise) à deux mains pour lui refuser ce délai : j’ai trop peur que, pendant son temps de réflexion, les marabouts Diakanké n’entrent en transe, n’égrènent leurs longs chapelets et ne fassent tout capoter par des indications mystiques. Les gens-là sont trop forts dans ça, leurs narines-là !
Alors… vous croyez que j’ai bien fait de lui refuser ce délai ? Répondez-moi vite, je suis encore au Palais Mohammed V. Le protocole tarde à me servir mon thé, le Malkapi cherche mes sucrettes diabétiques.
Abou Maco
PAR CONAKRYLEMAG.COM
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