Paul Biya, “candidat de la jeunesse” : cynisme, ironie ou pur délire ?

Paul Biya, “candidat de la jeunesse” : cynisme, ironie ou pur délire ?
92 ans au compteur, 43 ans de règne absolu, et pourtant, Paul Biya ose encore se présenter comme le candidat de la jeunesse camerounaise. Si ce n’était pas aussi tragique, ce serait presque comique.
Alors que 70 % de la population camerounaise a moins de 35 ans, le chef d’État, qui a pris le pouvoir en 1982, s’accroche encore et toujours, prétendant incarner l’avenir d’un pays dont il a bloqué toute alternance politique.
Biya, le président qui a enterré plusieurs générations
Depuis quatre décennies, chaque nouvelle génération de Camerounais est née, a grandi et vieilli sous le règne du même homme. Il a connu six présidents français, cinq papes, et a gouverné plus longtemps que certaines monarchies.
•Les jeunes Camerounais ne connaissent que son régime.
•Ils héritent d’un pays où l’économie est paralysée, la corruption institutionnalisée et les perspectives d’avenir inexistantes.
•La seule “jeunesse” que Biya semble réellement défendre, c’est celle de son propre cercle de privilégiés.
Une jeunesse sacrifiée sur l’autel de la longévité politique
Pendant que Biya se repose dans son luxueux palais d’Etoudi ou passe de longs séjours en Suisse, les jeunes Camerounais luttent contre le chômage massif, la précarité et la répression politique.
•Le taux de chômage et de sous-emploi explose.
•Les opportunités de formation et d’entrepreneuriat restent limitées.
•La liberté d’expression est sévèrement réprimée, et toute contestation est étouffée.
Si Biya était vraiment le candidat de la jeunesse, pourquoi des milliers de jeunes Camerounais prennent-ils chaque année des routes périlleuses vers l’Europe, fuyant le désespoir de leur propre pays ?
Une insulte à l’intelligence collective
En s’autoproclamant “candidat de la jeunesse”, Paul Biya ne fait que railler son peuple, dans une démonstration cynique du pouvoir absolu.
•Comment un nonagénaire peut-il prétendre incarner l’avenir ?
•Comment un homme qui n’accorde même plus de discours publics peut-il prétendre comprendre les préoccupations d’une génération ultra-connectée, dynamique et assoiffée de changement ?
•Comment un régime qui verrouille l’alternance et réprime la moindre opposition peut-il se poser en garant du futur ?
Vers une éternité au pouvoir ?
Biya ne parle plus de départ, il parle d’éternité. Son régime repose sur un système bien huilé de clientélisme, de répression et de confiscation du pouvoir.
Mais une chose est sûre : la jeunesse camerounaise, la vraie, celle qui rêve d’un avenir sans Biya, finira par avoir le dernier mot.
Car aucun régime, aussi long soit-il, n’est immortel.
— conakrylemag




