Les perles de sankara

Il y a 3 millions d’habitants dans Conakry et au moins la moitié a la main dans ma poche

Vraiment, j’en ai marre de donner. Il y a 3 millions d’habitants dans Conakry et au moins la moitié a la main dans ma poche. Quand je marche dans la rue, je sens des milliers de doigts qui tournent autour de mon maigre portefeuille dans l’espoir d’y trouver un billet. Chacun tente de me gratter des petits sous à toute heure du jour et de la nuit.

Et pas seulement les mendiants. Un petit cousin est venu à la maison, il y a quelques jours. Je devais voyager. Quand je suis revenu, ce jeune connard m’a présenté sa facture : il voulait être dédommagé pour « ses frais de gardiennage ». Depuis quand? Je l’ai chassé, plus vite que ça, ce petit enfoiré ! 

Quand j’ai pris le car avec ma valise, j’ai payé 1 000 balles en plus de mon billet. Mais l’apprenti qui a fait monter la valise sur le car m’a encore demandé l’argent de l’eau. Je lui ai vite fais son éducation politique : « Mais, mon ami tu es salarié ou bien? Alors, si ton salaire te suffit pas, va voir ton patron, fais grève, révolte-toi, mais par pitié fous-moi la paix! ». 
Dans ce pays, tout le monde attend la providence, tout le monde tend la main et personne ne fait rien. Les pauvres mais aussi les riches. La culture de la main tendue commence aux plus hauts étages de notre société. Là-haut, tous nos ministres sont finalement des mendiants comme les autres qui comptent sur les bailleurs pour bouffer.

Enlevez le pognon des Blancs et il y en a qui vont vite revenir sur terre et revendre leur Pajero pour payer leurs dettes et s’acheter une moto. Nos artistes ne bougent pas le petit doigt, s’ils n’ont pas un « partenaire » pour arroser les poils de leur pinceau ou graisser les cordes de leur kora. L’administration toute entière attend un petit cadeau de l’administré pour bosser.

Quant aux électeurs qui se déplacent pour aller aux urnes, ils attendent une casquette ou un bon billet craquant pour aller accomplir leur devoir de citoyen. Moi, hier au maquis, j’ai attendu jusqu’à tard dans la nuit, que quelqu’un me paye mon poulet mais personne n’est venu. Paix à l’âme de ma… tombe.

PAR CONAKRYLEMAG.COM
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