Il faut casser la calebasse
Pour que ça change en Guinée, c’est à son écosystème politique qu’il faut s’attaquer. Pour en finir avec une espèce végétale, c’est aux racines qu’il faut s’attaquer et non aux branches.
Le faire, c’est perdre du temps et d’énergie car, en ne coupant que les branches et laisser l’arbre bien enraciné, il lui suffira juste un petit temps pour reconstituer ses branches, fleurir et se reproduire.
Le système politique guinéen a ses tenants. Malgré les secousses qu’il subit par moment, il finit toujours par résister, se maintenir et se vivifier.
Ceux qui perpétuent ce système de nos jours malgré sa décadence avérée, l’ont reçu en héritage. Depuis 1958, il se perpétue, prospère et se transmet quasiment de père en fils, de génération en génération.
Chaque génération qui prend la relève prête serment et jure au nom de ses aïeux en s’engageant de faire non pas mieux; mais, pire qu’eux. Ils sont les acteurs et sont parvenus à réduire les autres en simples spectateurs.
Quand ça leur plaisent ou les arrange, ils choisissent parmi les spectateurs, les plus dociles pour leur confier de petits rôles.
Quand on est un spectateur naïf d’un film, on se limite à magnifier la prestation de son acteur. Le plus averti n’oubliera que l’acteur d’un film ne fait qu’interpréter un scénario élaboré par son auteur qu’on appelle scénariste.
Actuellement, c’est bien le colonel Doumbouya qui s’affiche; mais comme toujours, c’est une nébuleuse tribale tapis dans l’ombre qui impose les orientations politiques du pays.
Leur seul souci, c’est comment préserver la calebasse avec l’incertitude et les turbulences du moment. Le meilleur stratège en politique, c’est celui qui a le sens de l’anticipation. Et en la matière, ils sont chopions hors catégorie.
Sow Boubacar, Switzerland 🇨🇭