Le camp Boiro où périrent, avec des milliers d’autres anonymes, la quasi totalité de ceux qui auraient pu valablement assurer la relève de Sékou Touré, constitue l’une des plais qui empêche la construction d’une véritable unité nationale en Guinée.
Chaque année l’association des victimes dudit camp commémore comme elle peut ce souvenir douloureux. Ce samedi 25 janvier 2020, Abdouramane Bella Bah, membre actif de la société civile guinéenne et militant contre la modification de la constitution par l’actuel président, participait à cette commémoration.
Après l’empêchement de la manifestation par une forte mobilisation policière, Bella se fait kidnapper par des personnes encagoulées pendant qu’il rejoignait sa voiture non loin du Pont 8 novembre entre midi et deux (à 12h50 selon des témoins). Un scénario digne d’un règlement de compte dans un film. Mais il n’en est rien! Nous sommes en plein jour à Conakry. Après avoir été traîné pendant toute la journée, il est en fin déposé à la Direction de la police judiciaire à 20h. Où était-il pendant tout ce temps ?
Qu’a-t-il subi ? Comment peut-on admettre qu’un citoyen se fasse kidnapper de la sorte pour in fine être présenté à la police judiciaire en toute violation des dispositions constitutionnelles, législatives et conventionnelles souscrites par la Guinée ? Pourquoi n’a-t-il pas été convoqué en bonne et due forme ?
Voilà l’inacceptable dans cette affaire! Un État ne peut pas se comporter en gangster à l’égard de ses citoyens. Nous ne pouvons pas rester indifférents au cas de Bella. Sa libération doit être immédiate et inconditionnelle.
De telles pratiques n’ont aucune place dans la société guinéenne que nous voulons démocratique et paisible. C’est à la justice de faire son travail en respectant la procédure judiciaire et en disant le droit, tout le droit et rien que le droit. Liberté pour Bella Bah. Que la mobilisation continue.
Par Hady Diallo.