
Les faits « révélés » dans cette déclaration sont très graves et doivent être pris très au sérieux. C’est pour cette raison que la Justice doit s’en saisir en ouvrant une enquête.
Des militaires sont actuellement jugés par le Tribunal Militaire Permanent de Conakry pour vol d’armes et de munitions ; d’autres font l’objet de poursuites pour des raisons liées à la sûreté de l’État.
Il est pour le moins important que lorsqu’il y a des accusations d’introduction d’armes dans le pays des dispositions soient prises au plan judiciaire pour que la lumière soit faite sur la question.
Cela aura le double avantage de mettre hors d’état de nuire les personnes( hommes politiques ou non ) ayant un projet de déstabilisation du pays par des moyens armés et, au cas où les faits ne seraient pas avérés, de se réserver le droit d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de propagation de fausses nouvelles.
Si l’introduction d’armes dans le pays est punie, la communication de fausses nouvelles l’est également. Créer de l’instabilité dans le pays en employant des moyens non prévus par la Constitution ne doit pas être encouragé. C’est même un procédé à dénoncer et à combattre. Mais que des pères et mères de famille se présentent devant les médias pour donner des informations susceptibles de trouver l’ordre public en sachant pertinemment qu’elles sont fausses, c’est un comportement tout aussi répréhensible.
Les acteurs politiques, surtout eux, ne doivent pas s’habituer à user d’accusations faciles dans l’unique dessein de nuire à un adversaire. La diffamation, l’injure, la communication de fausses nouvelles, ce n’est pas de la critique. Un opposant a été détenu il y a quelques semaines pour avoir porté contre un ministre des accusations de participation à une rébellion armée contre la Guinée. La promptitude avec laquelle la Justice a agi dans cette affaire devrait être la même lorsqu’il y a communication de fausses nouvelles.
Le mensonge se banalise certes dans le débat politique guinéen. Et l’on a presque fini par s’y accommoder. Mais lorsque cela peut être de nature à troubler l’ordre public, il y a lieu de prendre des mesures de nature à y mettre un terme. Cela relève du domaine de la Justice.
Me Mohamed Traoré