Mieux que le BOYCOTT…
Avant l’arrivée de Free en France, avoir un forfait était un luxe à la portée de certains privilégiés et des entreprises. Pour les particuliers, avec un forfait mensuel au prix exorbitant, la gratuité des communications s’opérait sur des plages horaires contraignantes : de 00h à 6h du matin. En d’autres termes, pour pouvoir passer beaucoup d’appels gratuits avec ton forfait chèrement payé, il fallait passer des nuits blanches.
L’arrivée de Free a jeté un pavé dans la mare avec des prix défiant toute concurrence : 2€/mensuel pour 2h gratuites, 19,90€/mois avec 40Go en appels illimités avec internet illimité.
À une semaine de son lancement, des millions d’abonnés d’Orange, Bouygues, etc. avaient mis un terme à leur contrat pour rejoindre Free. La vague Free ne faisait que grossir, les concurrents se sont rendus à l’évidence que la seule manière de stopper cette vague déferlante était de s’aligner sur les tarifs proposés par Free. Les coups de fil tardifs avec des abonnements insolents n’étaient plus que de mauvais souvenirs. Seule la concurrence peut obliger un opérateur à considérablement baisser ses tarifs.
Au-delà du boycott, du reste salutaire, l’État doit créer des conditions d’arrivée massive des opérateurs sur le marché. L’autoroute de l’information ayant été tracée à coup de centaines de millions de dollars, parfois même dans des zones montagneuses à faible retombée économique, il est temps que l’internet à domicile soit une réalité en Guinée.
L’ARPT, organe de régulation par excellence, doit jouer un rôle majeur dans le contrôle de la qualité du réseau, le volume de transactions et surtout dans la tarification. Il est grand temps que des cadres de l’ARPT arrêtent de faire le tour des salons sans intérêt à travers le monde, qu’ils se brûlent les méninges pour définir des grilles au regard de ce qui se pratique ailleurs en tenant compte du revenu du Guinéen.
Le problème, c’est que pratiquement personne ne fait correctement son travail dans ce pays et les citoyens sont laissés à la merci des rapaces. En attendant que l’État se réveille, la mise en place, ou le renforcement si elle existe déjà, d’une association des consommateurs devient une nécessité absolue pour ralentir l’élan de foutage de gueule de certaines entreprises. La commission CNT en charge des nouvelles technologies de l’information et de la communication pourra également se saisir de la question, interpellez vos conseillers CNT en charge du secteur.
Il faut que les gens essaient, tant soit peu, de mériter le salaire qu’ils perçoivent dans ce pays. Avouons-le, la communication coûte excessivement cher en Guinée. Quand j’y suis, avec une communication peu abondante, je dépense facilement 1 million (100€) par mois alors qu’en France, pour une communication plus soutenue, je paie à peine le sixième.
Enfin, le plus drôle dans cette histoire, c’est que certains employés d’Orange pensent que le boycott est dirigé contre eux. On ne peut rien faire pour une personne qui est, au mieux, une victime consentante et, au pire, qui s’ignore.
PAR CONAKRYLEMAG.COM
— conakrylemag
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