
Nombreux sont les Guinéens qui espèrent une véritable alternance politique. Il ne s’agit pas d’une alternance du genre » Ôte-toi de là, que je m’y mette » comme le font croire beaucoup de détracteurs à l’opinion. C’est une alternance correspondant à un changement en profondeur dans la manière de gouverner.
Mais personne n’est dupe non plus.Tout le monde sait que le rapport de force est nettement déséquilibré. Lorsque l’adversaire a sa disposition les forces de défense et de Sécurité, la Justice, l’Administration, les moyens de l’État, il part avec une longueur d’avance. La Guinée n’est pas non plus le Sénégal où un ministre de l’Intérieur peut annoncer au Président de la République sa défaite à une élection.
C’est dire qu’en Guinée, la bataille pour l’alternance sera très longue et très dure. Elle sera faite de sang et de larmes. En effet, quand on a géré un pays d’une certaine manière, on a naturellement peur d’un changement de régime. La peur des conséquences d’un changement de régime est la source de l’engagement ou de la motivation de certains. Ce n’est nullement une question de conviction. On a tous compris cela à travers des propos tenus lors de la dernière campagne électorale.
Par ailleurs, quelqu’un qui a manoeuvré pour gagner une élection alors qu’il n’avait pas tous les leviers de commande ne peut pas perdre le pouvoir facilement quand il contrôle tout. Cela, tous les défenseurs du principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels et donc de l’alternance politique le savent. Mais fallait-il pour autant rester bras croisés en s’en remettant à la volonté divine?