LE CERVEAU DU GUINÉEN
Quand la police française brutalise ou tue même involontairement un jeune Noir, tous crient au racisme de l’Etat français. Ils identifient le bourreau, ils mettent un nom sur lui, le désignent comme étant Blanc, ils désignent la victime comme un Noir.
Quand la police américaine brutalise et tue un afro-américain même dans une situation de légitime défense, ils crient tous en même temps au crime raciste avant toute enquête, ils désignent le bourreau comme étant un WASP(white anglo-saxon protestant), et la victime comme un Noir.
Mais quand c’est dans leur propre pays, le bourreau devient non identifiable, il n’a pas de nom, pas d’ethnie, et la victime non plus n’a pas d’ethnie, elle appelée citoyen tout court. Bourreau et victime doivent être mélangés dans une mixture qui ne permet plus de savoir qui est qui, qui a fait quoi, quelle était la place de chacun.
Ceux qui s’inventent un anti-ethnocentrisme de pacotille, qui cherchent à faire de l’anti-ethnocentrisme une vitrine de luxe politique, un marché du paraître bien, dû paraître bon, du paraître tolérant, vous êtes, pour paraphraser Monenembo « le problème à la lumière de la vérité », parce que consciemment ou inconsciemment vous couvrez les actes ignobles de ce régime, vous lui appliquez un vernis républicain, vous blanchissez ses crimes ciblés en crimes de droit commun.
Il y’a ce qu’on appelle l’éternel retour du réel, c’est à dire, vous allez beau prêcher la tolérance, le républicanisme,stigmatiser ceux qui disent qu’il y’a des crimes ciblés, la réalité va toujours vous démentir, la réalité va toujours afficher à l’écran des victimes peules, des jeunes filles et jeunes garçons peuls , des familles peules qui pleurent, qui se tordent de douleur, s’interrogent, et cela vos discours ne pourront rien.
On tue des jeunes en leur logeant des balles dans le corps et vous trouvez que la communauté dont sont issus ces jeunes se victimise? Vous êtes capables de dire que la victime se victimise et jamais vous ne dites que le criminel se criminalise.
Même dans les plus grandes démocraties on ose parler de meurtres et assassinats ciblés, racistes, mais en Guinée, on ose pas, il y’a une terreur intellectuelle qui veille 24h/24.
Source: Rousseau Sow