Le procès de l’artiste Elie Kamano et 27 autres personnes dont 5 femmes, tous poursuivis pour participation délictueuse à un attroupement et incitation à la violence sur la base des articles 627 et 638 du code pénal guinéen s’est ouvert ce mercredi 16 octobre au Tribunal de Première Instance de Mafanco dans la commune de Matam.
Les avocats de la défense ont fait remarquer l’absence de trois autres prévenus dans ce dossier. Pour le collectif des avocats de la défense, la soustraction de ces trois personnes est contraire à la loi parce qu’ils sont tous poursuivis pour les mêmes faits et ils sont inscrits sur le même rôle d’audience. Ils ont par la suite sollicité auprès du tribunal à ce que le ministère public aille chercher ces trois personnes avant tout débat. Demande à laquelle le parquet n’a pas accédé.
Pour le procureur, vu la situation du pays, il serait difficile à ce que les agents pénitentiaires se retournent jusqu’à la prison centrale pour ramener les trois personnes manquantes. Une déclaration qui a irritée les avocats des accusés qui ont sollicité alors la mise en liberté provisoire des prévenus. Ils ont vite été confrontés au refus du tribunal qui, par ailleurs, a décidé de renvoyer l’affaire pour le 18 octobre 2019.
Au sortir du tribunal, les avocats de la défense se disent surpris de cette décision de la présidente. Pour maitre Alseyni Aissata Diallo, il y a une main derrière ce renvoi.
«Cela nous laisse penser que c’est une manière d’obéir aux instructions de l’exécutif. Parce que dans un dossier de flagrant délit, les personnes interpellées devraient comparaître le même jour ou le lendemain de leur interpellation ou à l’audience la plus proche. C’est une violation systématique de leurs droits», a déploré l’avocat.
Elie Kamano et cie passeront donc ce mercredi leur troisième nuit de détention à la maison centrale de Conakry.
Mamadou Samba Barry ( Bantignel)
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