Le pouvoir des mauvais ne travaille pas pour créer les meilleures conditions de vie pour les populations, il ne cherche qu’à durer.
Cette crise sanitaire met à nue cette triste réalité. La Guinée est le seul pays de la CEDEAO qui n’a pas su profiter de l’exceptionnelle disponibilité des ressources financières pour faire face au coronavirus.
Ils ne sont que des incompétents et des menteurs. Qui a vu les traces de ces deux millions de masques fabriquées localement pour le compte de l’Etat? Dans le plan de riposte, il est écrit noir sur blanc que le calendrier de l’utilisation des 439 milliards de francs de l’ANIES au profit des ménages les plus pauvres se déroulera en trois phases d’avril à juin 2020. Nous sommes à fin mai, on ne voit aucune trace de distribution de kits de protection (masques notamment), de denrées alimentaires, de construction de forages en milieu rural ou de travaux à haute intensité de main d’œuvre prévus entre avril et mai.
Manque de pot pour eux, la Banque mondiale n’a pas encore débloquée les 70 millions de dollars supplémentaires pour élargir les aides à l’ensemble du pays.
Leur plan de riposte manque de cohérence dans son volet de soutien à l’économie. Il ne suffit pas d’annoncer sur papier des allègements fiscaux aux entreprises, mais il faut en même temps leur accorder des aides directes pour soutenir l’activité économique et préserver des emplois. Des entreprises qui perdent jusqu’à 50% de leur chiffre d’affaires sont pratiquement en faillite. Les faillites auront pour conséquences, les licenciements de travailleurs et surtout plus d’impôts et taxes à payer à l’Etat. C’est pourquoi, il faut aider les entreprises à passer ce cap difficile.
Ce gouvernement est tout simplement incompétent. Certes, les caisses de l’Etat sont vides, mais, comme je l’ai dit plus haut, nous avons l’opportunité pour une fois d’aider directement nos ménages et nos entreprises grâce aux mécanismes accélérés de financements de la crise mis en place par les bailleurs de fonds.
Nous avons les organisations patronales des entreprises des secteurs formel et informel, des transporteurs et des filières agricoles. Il était donc facile d’évaluer leurs besoins et d’y faire face.
Il y a le cas concret par exemple de la filière pomme de terre. Les fonds de l’ANIES pouvaient servir à racheter les stocks de pommes de terre (qui risquent de pourrir) pour faire partie du lot des vivres à distribuer aux ménages pauvres.
Tous les pays ont prévus des fonds de soutien à l’économie pour éviter la faillite de leurs entreprises. Bien sûr qu’en Guinée, nous n’aimons nous comparer qu’à nous-mêmes. Mais, souffrons de regarder ce qui se passe chez nos voisins pour nous inspirer de leurs bonnes expériences.
Pour vous donner un exemple, dans le plan de riposte ivoirien, il est prévu :
– un fonds de soutien au secteur privé de 250 milliards de fcfa (4000 milliards de francs guinéens)
– Un fonds spécifique d’appui aux entreprises du secteur informel de 100 milliards de fcfa (1600 milliards de francs)
– Un fonds de soutien aux filières agricoles dont l’anacarde, le coton, l’hévéa, le café, le cacao et le palmier à huile de 250 milliards de fcfa (4000 milliards de francs)
– Un fonds de soutien à la production vivrière, maraîchère et fruitière pour 50 milliards de fcfa (800 milliards de francs) dont 20 milliards de fcfa au titre des intrants.
– Au total 650 milliards de fcfa pour soutenir les entreprises ivoiriennes.
Nous tenons notre destin en main. Alpha Condé a eu dix ans pour réaliser ses objectifs de plus de 40 ans de lutte politique. Il ne nous a servi que des larmes et du sang. Nous le vivons durement. Nous sommes encore plus pauvres qu’avant et notre environnement politique et économique se dégrade dangereusement.
Maintenant, comme la Constitution lui interdit de faire plus de deux mandats, il doit partir. Il faut qu’il parte vaille que vaille.
En quelques mois, il a tué des centaines de nos compatriotes pour nous imposer sa constitution et ses députés, nous ne devons pas l’accepter. Le coronavirus ne doit pas être le prétexte de normalisation de son coup d’Etat. C’est un putschiste qui doit rendre le pouvoir.
La Guinée est à nouveau devant un tournant décisif. Nous avions déjà perdu six décennies, la question est de savoir si nous allons perdre celle qui commence? Il est certain que cette bande d’incompétents nous maintiendra dans la pauvreté.
Le choix nous appartient.