Accusations de malversations et corruption : le ministre de la Justice initie des actions judiciaires contre le directeur de l’ANVJ
Suite à des investigations menées par le ministère de la Justice concernant les entités publiques autonomes et les directeurs financiers, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a ordonné au procureur spécial de lancer des actions en justice. Ces actions visent à enquêter sur des allégations de détournement de fonds publics, d’enrichissement illégal, de corruption, et de falsification de documents officiels impliquant M. Mamadou Macka Baldé, le directeur de l’Agence Nationale du Volontariat pour la Jeunesse (ANVJ), parmi d’autres. L’annonce a été faite le jeudi 15 février 2024, depuis le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme.
D’après les renseignements obtenus par le ministère, certains responsables seraient en train de créer de fausses pièces comptables pour légitimer des dépenses liées à leurs fonctions. Il a été mentionné que parmi les entreprises fictives figure « Horizon prestation », une société qui, selon les dires, n’a jamais existé. Le ministre a également fait état de l’attribution d’un véhicule au garage Coléah « Chez maître De Gaule », avec une facturation quotidienne d’un million de francs guinéens. En outre, il a souligné le paiement de factures à l’entreprise Biro Diallo et fils, spécialisée dans la vente et la maintenance d’équipements de bureau.
Dans sa première déclaration, le ministre Alphonse Charles Wright a spécifié que la priorité était de poursuivre Mamadou Macka Baldé, le directeur général de l’ANVJ, pour des accusations de détournement de fonds publics, d’enrichissement illégal, de corruption, et de falsification de documents officiels, conformément à l’article 37 du code de procédure pénale.
Le ministre Wright a révélé qu’un budget de 5 milliards 348 millions 498 mille 891 francs guinéens avait été attribué à l’ANVJ pour l’exercice budgétaire, avec un ajout de 1 milliard 900 millions de francs guinéens pour son fonctionnement optimal. Cependant, des anomalies ont été découvertes à travers les documents comptables, notamment un rapport final indiquant la participation de 188 jeunes volontaires alors que certains n’ont jamais été déployés sur le terrain, le paiement continu de salaires à des employés démissionnaires, ainsi que des activités non prévues ni dans le contrat de performance ni dans le plan de travail annuel de 2023.
Pour l’année 2023, l’État a alloué une subvention de 4 milliards de francs guinéens à l’agence, une somme qui, selon les réalisations de l’ANVJ, ne correspond pas aux attentes, soulevant ainsi des questions nécessitant des enquêtes approfondies.
Le ministre a également souligné le cas d’un véhicule de service, un Toyota Prado, réformé et immatriculé au nom de l’accusé, malgré une interdiction formelle de cette pratique. Ce véhicule, loué à des sociétés minières, génère un revenu d’un million de francs guinéens par jour, et de manière plus préoccupante, c’est l’agence qui continue de payer le chauffeur, accentuant la gravité des accusations.
Le ministre a assuré que les procédures judiciaires engagées iraient jusqu’au bout pour faire toute la lumière sur cette affaire.
— conakrylemag