Il ne faut surtout pas s’y méprendre : s’il y a bien des gens qui manquent d’empathie et de compassion pour les pauvres populations meurtries, s’il y a bien des gens en exemple qui bâtissent leur réputation sur le malheur de ces pauvres gens, c’est bien ces hauts cadres du ministère des Transports et des infrastructures qui, par leur incompétence, leur manque de vision, leur insouciance, leur propension à la corruption, au clientélisme, au détournement et au pillage systématique des ressources nationales, ont condamné ces pauvres gens et le pays entier à ce triste sort.
Oui, c’est bien eux qui sont dans la course effrénée pour le confort matériel indu, eux qui sont dans la course effrénée pour l’acquisition de biens immobiliers insultants avec l’argent du contribuable détourné, pendant que des Guinéens manquent souvent même du strict minimum vital.
Oui, les populations meurtries souffrent beaucoup plus de cette insouciance funeste, de cette ignominie que de toute autre chose.
Inutile donc de chercher des boucs émissaires. Ils ont été pris la main dans le sac et sont devant l’instruction judiciaire qui décidera de leur sort. Tous, tant qu’ils sont. De la résolution et du traitement de ce flagrant délit de corruption détermineront l’avenir du sérieux dans la croisade contre les détournements de deniers publics.
Dans cette affaire, toutes les têtes, je dis bien toutes, de l’hydre budgétivore qui sévit au ministère des Transports et des infrastructures sont saisies. Il suffit tout simplement de les découper. Au moins pour l’exemple !
Abdoulaye Sankara Abou Maco journaliste écrivain et professeur
— conakrylemag