Le combat des esclaves mauritaniens !
Kaédi est une ville du sud de la Mauritanie. C’est la capitale de la région du Gorgol. Elle est située sur la rive droite du fleuve Sénégal qui délimite la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal. Un ami mauritanien noir, Samba Guiméra que beaucoup de journalistes guinéens connaissent de 1996 à 2009, qui a travaillé avec nous au journal « L’Indépendant » m’a beaucoup parlé de Kaédi, sa ville.
Et lorsque l’occasion s’est présentée, je n’ai pas hésité à partir en reportage dans cette localité. J’y ai rencontré une question insidieuse : l’esclavage et la situation des Haratines (Noirs).
C’est une question dont personne ne parle, mais qui est présente dans tous les regards. Pourtant, la Mauritanie a été contrainte de voter des lois d’abolition de l’esclavage en 1981. Des lois qui n’ont jamais été vraiment appliquées, et cette pratique est très répandue dans le pays jusqu’à nos jours.
Après les lois d’abolition, les anciens maîtres ont simplement déclaré aux Noirs : « Partez, vous êtes libres ! ». Mais les maîtres Maures ont gardé la terre, le bétail et tous les moyens de production. Une libération qui n’en est pas une quoi !
Résultat, aujourd’hui les Haratines qui représentent 20 % de la population, sont toujours des esclaves par ascendance et, à ce titre, considérés comme la propriété des Arabo-Berbères. Ce sont des objets. Ils n’ont pas droit à l’éducation, à la propriété, à l’état civil… .
Ne les oublions pas ! (Sur la photo, Biram Dah Abeid, militant anti-esclavagiste).
— conakrylemag