Accusé d’avoir orienté les projets routiers au Foutah, sa région natale, les détracteurs du ministre d’Etat aux travaux publics et transports, multiplient les attaques et les accusations par médias interposés en confirmant ainsi ce que le ministre d’Etat aux finances, Kerfalla Yansané appelle « la culture de l’humiliation ».
Selon un article posté sur un média en ligne, titré « Scandale au ministère des Travaux publics : Surfacturation des projets », certains cadres du département et particulièrement Ousmane Bah y serait mêlé.
Une information réfutée par le directeur général du fonds d’entretien routier, Mohamed Traoré. Cité parmi les quatre signataires du projet et en sa qualité de bailleurs de fonds, M. Traoré indique que « c’est une fausse information ». Il pense que l’auteur de l’article devrait venir à la source pour s’informer et recouper son élément comme l’exige la déontologie.
De même, M. Benjamin Sandouno, le Directeur national de l’entretien routier, joint par notre rédaction, n’y voit pas autrement qu’une délation. Il soutient « ni le ministre, ni moi, personne n’est concernée dans cette affaire ». Les auteurs dit-il, se livrent au « chantage inutile et infondé. Car, rien ne les empêchait de s’informer à la source ».
Mais de l’avis de nombreux observateurs, ses sorties médiatiques inopinées cacheraient l’idée de certaines personnes, déterminées à salir le chef du département pour leur avoir empêché soit de tourner en rond soit d’atteindre leurs objectifs de restaurer « la magouille, l’exclusion, et la mafia » au sein de ce département, d’après un cadre proche du ministre. D’autres pensent que c’est simplement une guerre de positionnement qui ne dit pas son nom.
Des mille manières, les langues qui soutiennent l’envoi des projets au Foutah, doivent savoir une chose, le Foutah est une partie de la Guinée qui a les mêmes droits et les mêmes devoirs que le reste du pays.
Cela même si depuis toujours, cette région de la Guinée a été marginalisée, stigmatisée, piétinée et ses enfants qualifiés de tous les noms d’oiseau par les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pays.
En trois ans d’exercice, un coup d’œil même naïf permet de vérifier cette réalité sur le terrain. Du moins pour le cas des réalisations par l’Etat en matière de route. Dans le bilan présenté par le chef de département, de 2011 à 2013, la cartographie des réalisations est édifiante.
Si la capitale guinéenne est considérée comme la ville la plus cosmopolite, les autres agglomérations du pays et axes routiers, se présentent ainsi qu’il suit :
En Basse Guinée les villes de Boké, Boffa, Coyah et Forécariah ont été bitumées. Les routes de Boké-Boffa, Forécariah-Pamelap-Fr-Sierra Léone ont été restaurée. A noter que la ville de Boké a abrité en 2012, les festivités de l’anniversaire de l’indépendance nationale. Une bonne chose.
L’année 2013, fut le tour la Guinée forestière d’abriter les festivités de l’indépendance nationale. Seule la ville de N’Zérékoré a pu bénéficier des travaux de voirie pour 30 km. Les autres villes, Guékedou, Macenta, Yomou et Lola sont dans les projections, dit-on.
En Haute Guinée ce pendant, huit villes sont entièrement bitumées. Il s’agit de Kankan, Kouroussa, Mandiana, Faranah, Dinguiraye, Dabola, Kérouané et Kissidougou). A ces travaux qu’il faut encourager, s’ajoutent d’autres projets en cours, la route Mamou-Dabola, Dabola-Kouroussa ou encore Beyla-N’Zérékoré. Le démarrage des travaux sur les tronçons Mamou-Faranah et de Kissidougou-Gueckédou-Pk35 est également annoncé pour cette année.
En Moyenne Guinée, qui doit abriter les festivités de l’indépendance nationale cette année, selon l’annonce officielle. Les villes de Mamou, Dalaba, Pita, Labé et Mali, si elles sont programmées depuis 2009 (du temps du Cpt Moussa Dadis Camara) pour avoir leurs voiries de plusieurs dizaines de kilomètres, elles continuent d’attendre dans la poussière et dans la boue selon les saisons. Seule la ville de Koundara sur les dix préfectures de cette région est bitumée. Et les principaux axes sont, y compris la nationale Labé-Sénégal dans un état d’oubli patent.
Les travaux du tronçon Labé-Sérima-Madina Gounass (au Sénégal), longs de 300 km (côté guinéen), ont été lancés depuis 2006. Le Sénégal lui, a fini ses travaux depuis longtemps. Mais du côté guinéen, ils continuent de souffrir. De nos jours, il reste plus de 100 km à bitumer et le pont sur le Komba attend d’être réalisé. L’un des sous-lots reste toujours non attribué, faute de financement.
Interrogé sur les raisons de ce retard, une source proche du département explique que « de 2012 à 2013, pour des considérations que nul n’ignore, les dossiers de financement ne sont jamais sortis des départements concernés ».
A Conakry, nombreuses routes et d’ouvrages ont été réalisés et les travaux de Dabompa-Km 36 tout comme ceux du Pk 36-Coyah sont lancés. Ceux de la 2X2 voies Sonfonia-Kagbélen, également annoncés sur financement privé.
En résumé, ceux qui parlent d’envoi des projets dans la région du Foutah, sont-ils entrain d’encourager l’unité nationale, la paix civile et la cohésion sociale? Voilà la question que se pose plus d’un Guinéen, soucieux de tirer les leçons du passé et d’épargner le pays des idées divisionnistes et reculées qui l’ont toujours caractérisées.
Faute de répondant, s’ils se cachent derrière des arguments de surfacturation ou de corruption, où étaient-ils lorsque l’affaire des 240 milliards de la contournante de Coyah a éclaté ? Qui étaient les cadres impliqués ? L’on sait bien que dans l’idée de certains, et comme Conté aimait à dire « la justice, c’est moi, la banque, c’est moi », pensent que le pays, c’est pour eux seuls. Attention !
Zoom d’Aminata.com
— conakrylemag