Après le bilan du plan « objectifs du millénaire pour le développement » de 2000-2015, place aux ambitions pour les années 2015-2030 et aux « objectifs de développement durable », les ODD. Les 193 membres de l’ONU ont décidé ce vendredi des 17 nouveaux objectifs de développement durable, qui font suite aux 8 précédents, lancés en 2 000. Ce nouveau programme est prévu afin d’éradiquer l’extrême pauvreté, de promouvoir la santé et l’éducation et, éventuellement, de maîtriser le réchauffement climatique : transformer le monde d’ici à 2030, en somme.
Mais le défi colossal de ce plan sera de trouver les fonds nécessaires, estimés entre 3 500 et 5 000 milliards de dollars chaque année, pendant 15 ans. A titre de comparaison, le PIB de la France s’élève à 3 000 milliards de dollars. Chaque Etat devra donc s’impliquer et les promesses d’aide des pays riches être acquittées.
Des objectifs ambitieux
A l’horizon 2030, les chances de succès ne sont pas perçues de la même manière pour tous. Le bilan des objectifs, qui se terminent cette année, est positif pour certains experts. D’autres sont plus critiques et parlent de résultats mitigés, estimant que les inégalités se creusent notamment en Afrique subsaharienne.
Le directeur régional de l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour le fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), Mabingue Ngom, estime que si la jeunesse n’est pas traitée avec tout le sérieux nécessaire, il ne peut y avoir de paix, de sécurité et de stabilité en Afrique. Autour du fleuve Mano, les jeunes représentent 75 % de la population en Afrique. «Ils sont indispensables au développement, et si rien n’est entrepris pour eux, les jeunes n’ont aucun avenir. Il faut les protéger contre l’instrumentalisation et autres manipulations de groupes comme les jihadistes, Boko Haram, largement favorisées par l’absence de politiques des pays où ils vivent ».
L’ONU prévoit ainsi d’instaurer quelque 300 indicateurs afin de juger des progrès accomplis par chaque pays. Le projet est lancé, celui d’un avenir plus serein dans ce monde « transformé » avec des progrès affichés, comme l’a encore montré récemment le chiffre des 17 millions de vies sauvées publié par le Fonds mondial. Une avancée significative grâce au soutien apporté aux différents programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et encore le paludisme – un bon exemple avec ses bons résultats affichés sans qu’il soit question, pour l’instant, d’aboutir à son éradication.
— conakrylemag